Séquestrée par un sans-papiers

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C.B avec AFP , modifié à
Durant deux mois, une sexagénaire a été rouée de coups par un Tunisien qui voulait un titre de séjour.

Un Tunisien sans-papiers de 28 ans auarait séquestré deux mois une sexagénaire pour l'obliger à se marier. Objectif : obtenir un titre de séjour. Il a été interpellé et déféré au parquet de Bordeaux mercredi, révèle Sud Ouest.

Son prénom gravé dans les murs

Début de l'année 2011, un Tunisien sans-papiers, arrivé en France en passant la frontière italienne, s'installe à Bordeaux. Là, il rencontre une sexagénaire déficiente mentale, qui vit seule dans le quartier du Grand-Parc. Rapidement, l'homme s'installe chez elle. "Il voulait se marier avec elle afin d'obtenir des papiers et la préparait aux futures investigations des services administratifs en lui faisant apprendre un scénario. Lorsqu'elle répondait mal, elle prenait des coups", a déclaré une source proche de l'enquête.

La retraitée va alors vivre un véritable enfer. Son ravisseur l'empêche de quitter son domicile pendant près de deux mois, la rouant régulièrement de coups à l'aide d'un gourdin. L'homme l'aurait également obligée à apprendre son nom, sa date de naissance et son adresse et la punissait lorsqu'elle les retranscrivait mal, car elle ne maîtrisait pas bien l'écriture. Il aurait aussi, selon le journal, écrit en grandes lettres son nom sur des meubles et des murs.

En fuite en Italie

Un jour d'octobre 2011, la victime a réussi à se réfugier chez des voisins qui l'ont incitée à porter plainte auprès de la police. S'apercevant de son absence, l'homme avait pris la fuite mais la brigade des violences de la sûreté départementale de la Gironde avait ouvert une enquête.

L'homme aurait entre-temps fui dans le sud de la France, puis peut-être en Italie. Des renseignements ont finalement permis de l'interpeller à son retour dans la région, lundi dans le centre de Bordeaux.

Une autre victime concernée ?

En garde à vue, il a nié les accusations portées contre lui, assurant qu'il avait une "relation sentimentale" avec sa victime. Mais l'examen médical de cette dernière met sérieusement en cause la version du ravisseur. La sexagénaire a en effet perdu 25 kilos pendant son calvaire, et des traces de coups ont été décelées sur tout le corps.

La police cherche à vérifier s'il n'aurait pas réussi à "séduire" une seconde victime depuis son retour dans la région fin juillet. Il aurait en effet pu amadouer une jeune femme présentant une déficience mentale, chez qui il se serait installé.