Séquestré pour non-respect du ramadan

L'adolescent, décrit comme difficile par sa famille, avait rompu le jeûne du ramadan. Son frère a si peu apprécié qu'il l'a ligoté et frappé.
L'adolescent, décrit comme difficile par sa famille, avait rompu le jeûne du ramadan. Son frère a si peu apprécié qu'il l'a ligoté et frappé. © MaxPPP
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avec Yann Terrou , modifié à
Un ado a été tabassé par son frère à Miramas pour ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan.

Un adolescent de 17 ans a été découvert dimanche soir par les pompiers, ligoté dans un appartement de Miramas, dans Bouches-du-Rhône. Accusé de ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan, le jeune homme a été séquestré et violenté par son frère aîné.

Dimanche soir, une voisine entend des cris et des appels à l’aide. Dans le même temps, elle observe un début de fuite d'eau provenant de l'appartement du dessus. La voisine appelle donc les pompiers qui, une fois arrivés sur place, découvrent un adolescent ligoté sur une chaise.

Frappé par son frère pour avoir mangé

Poignets et chevilles entravés, le jeune homme portait des traces de coups, selon une source proche de l’enquête. Il a alors expliqué aux enquêteurs désignés par le parquet d'Aix-en-Provence qu'il avait confié un peu plus tôt à son grand frère avoir mangé dans la journée puis avait été frappé par ce dernier pour ne pas avoir respecté le jeûne du ramadan.

Une violence cautionnée par la mère de l’adolescent, qui décrit son dernier fils comme "turbulent". "Il ne fait pas d’études, il a arrêté l’école : il ne marche pas tout droit et fait des choses pas bien, il vend de la drogue", a regretté sa mère, avant de constater : "alors son frère l’a ramené à la maison, l’a attaché et l’a frappé".

"Des faits condamnables"

Informé de ce fait divers, l’imam de la mosquée de Miramas, Younès Yousfi, a tenu à condamner ces violences. "Nous sommes dans un pays de droit, dans un pays de liberté où chacun peut vivre sa religion comme il l’entend. Certains prient, d’autres ne prient pas, certains jeûnent le mois du ramadan, d’autres ne jeûnent pas : ce n’est pas à nous de faire la loi", a-t-il expliqué à Europe 1, avant de conclure : "ce sont des faits qui sont condamnables".

La victime, née à Alger et de nationalité française, s'est vu prescrire 15 jours d'incapacité temporaire totale (ITT) par le médecin de permanence. Son grand frère risque, lui, 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Le mois du ramadan a débuté le 1er août et se terminera le 31 août.