Séquestré lors d'un rite d'entrée dans une bande

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avec AFP
Pour avoir refusé de donner 500 euros à ses agresseurs, un ado a été victime d'un "rite initiatique". Ses agresseurs comparaissent vendredi.

Pour avoir refusé de donner 500 euros à deux jeunes hommes qui lui proposaient d'intégrer leur bande, un adolescent âgé de 18 ans a vécu l'après-midi la plus traumatisante de sa vie. Durant sa séquestration, la victime s'est vue infliger des nombreux sévices. Mercredi, ses agresseurs présumés ont été interpellés. Ils comparaissent vendredi en comparution immédiate au tribunal de Melun, en Seine-et-Marne.

Il refuse de donner 500 euros aux membres de la bande. Tout a commencé le 12 février dernier dans une cité d'un quartier sensible de Nangis. La victime refuse "de donner 500 euros aux deux autres pour qu'ils s'achètent des stupéfiants", rapporte une source policière. Ce défi constitue pourtant le prélude essentiel à l'intégration de l'adolescent dans leur bande.

Un "rite initiatique" qui dure tout l'après-midi. Face à ce refus, les deux individus, âgés de 24 et 25 ans et qualifiés de "petites crapules locales", décident alors d'enfermer le troisième dans leur appartement. Après l'avoir ligoté aux poignets et aux chevilles avec des rallonges électriques, ils l'ont soumis "tout l'après-midi" à un "rite initiatique".

L'ado aspergé de liquide inflammable. La victime a reçu des coups de poing et des menaces de mort "au marteau et à la scie". Ses agresseurs l'ont également aspergé de liquide inflammable, avant de mettre le feu à son pantalon. "Il lui ont même fait sniffer ce qu'ils ont prétendu être de la cocaïne", a poursuivi la source policière, sans pouvoir confirmer la nature du produit, mais indiquant que la victime avait ressenti des effets.

60 gendarmes mobilisés pour l'interpellation. Le jeune homme a finalement été libéré. Ses agresseurs lui auraient alors proposé de relever un dernier défi : aller "voler le tiroir caisse d'une petite supérette" indique encore une source policière. Mais la victime, une fois libérée, préfère prévenir les forces de l'ordre. Les deux agresseurs présumés ont été interpellés mercredi. Leur interpellation a mobilisé 60 gendarmes, l'un des deux hommes étant particulièrement connu pour être violent.

Les prévenus nient les faits. Jugés vendredi en comparution immédiate à Melun pour "menaces de mort matérialisées", les prévenus ont nié les faits durant leur garde à vue mais des "éléments matériels permettent de les incriminer", selon une source policière. La victime, qui s'est vue prescrire trois jours d'incapacité totale de travail (ITT). Il "va bien physiquement mais a vraiment vu sa dernière heure arriver", a-t-elle ajouté.