Roms : les évacuations se multiplient

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Menacés d'évacuation, des gens du voyage ont obtenu un délai vendredi à Anglet.

Un camp de gens du voyage récemment débarqué à Anglet, dans les Pyrénées-Atlantiques, a été l'objet d'une tentative d'évacuation vendredi matin. Mais le millier de personnes présentes sur place, épaulées par l'"Association de la vie du voyage (ADVP)" a finalement obtenu un délai jusqu'en début de semaine prochaine.

Le tribunal de Bayonne a en effet accordé un délai jusqu'à lundi 9 heures aux gens du voyage installés sur le stade de la Girouette. "Aucune urgence" ne justifie une opération d'évacuation immédiate alors que les gens du voyage concernés "ont annoncé leur départ dimanche 25 août", a expliqué vendredi le magistrat du TGI, tout en précisant que la légalité de l'ordonnance d'évacuation était "confirmée".

"Nous sommes des Français"

"Nous ne sommes pas des Roms, nous sommes des Français, des citoyens de ce pays, tout ça c'est de la politique", avait déclaré le porte-parole des gens du voyage sur place, Franck Badin.

La commune d'Anglet a pourtant mis en place une aire d'accueil légale, mais cette dernière ne disposait plus de places disponibles le 1er août. C’est à cette date qu’est arrivé un nouveau groupe de caravanes, dont les propriétaires ont alors décidé de s’installer illégalement sur l’un des stades de la ville.

Le maire socialiste d'Anglet a donc saisi le tribunal de grande instance de Bayonne pour pousser les gens du voyage récemment arrivés à s’installer sur l’aire légale ou, faute de place, à en chercher une autre dans la région. C'est devant leur refus de renoncer à cette "occupation illégale d'un terrain public" que l’évacuation a été décidée, a précisé un responsable de la mairie, soulignant que cette expulsion n'a "aucun rapport avec les expulsions de camps de Roms opérés ces jours derniers".

Plus de 40 camps démantelés en 15 jours

Si cette expulsion a un caractère particulier, elle s’inscrit néanmoins dans une tendance plus générale, initiée par le ministre de l’Intérieur. Brice Hortefeux a en effet indiqué jeudi que "depuis 15 jours, plus de 40 camps de Roms ont été démantelés", soit "700 personnes" concernées "qui devraient être reconduites dans leur pays d'origine", la Roumanie ou la Bulgarie.

Ainsi, vendredi toujours, dans le Nord, à Auchel, un camp de gens du voyage installé depuis dimanche sur un terrain municipal a été évacué dans le calme, selon la Voix du Nord.

Le 28 juillet, suite au discours sécuritaire de Nicolas Sarkozy à Grenoble, Brice Hortefeux avait annoncé que la moitié des camps illégaux de Roms et de gens du voyage seraient démantelés dans les trois mois. Il avait chiffré à environ 300 le nombre de "camps ou squats" recensés dans le pays.

Le ministre doit par ailleurs recevoir "la semaine prochaine" à Paris deux membres du gouvernement roumain, le secrétaire d'Etat chargé de la réinsertion et le secrétaire d'Etat à l'ordre et à la sécurité publique, pour mieux coordonner leurs actions.