"Racisme anti-blanc" : un cas jugé

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Un homme a été agressé en 2010 à Paris par trois individus qui l'avaient traité de "sale Français".

Un mois après la polémique déclenchée par Jean-François Copé qui entendait briser un tabou sur "ces individus qui méprisent les Français, un homme est jugé vendredi devant la treizième chambre du tribunal correctionnel pour des faits de" racisme anti-blanc".

>> Mise à jour, 15h14 : le tribunal correctionnel de Paris a renvoyé vendredi au 26 avril 2013 l'examen de ce dossier. L'avocat de la victime a notamment estimé que les conditions de "sérénité" dans lesquelles la justice devait être rendue n'étaient "pas réunies".

Arrêtés grâce aux vidéosurveillances

L'affaire remonte à septembre 2011. Alors qu'il attend le métro à la station gare du Nord, à Paris, Arnaud est pris à partie par trois jeunes âgés d'une vingtaine d'années. Sans raison apparente, ces derniers le traitant de "sale blanc" et de "sale Français". Arnaud est ensuite roué de coups et blessé au visage après avoir reçu un coup de couteau. Le médecin lui prescrit 10 jours d'interruption temporaire de travail.

L'agresseur présumé nie les faits

Seul l'un des trois assaillants a été retrouvé grâce à la vidéosurveillance. Les autres restent recherchés. "C'est rare d'avoir dans ce genre de dossier des preuves aussi fortes. Généralement, c'est parole contre parole. Or, ici, il y a la bande vidéo du quai qui montre l'agression et par ailleurs, des témoins ont entendu les insultes", explique Me Nadia Moutchou, l'avocate de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), interrogée par 20 Minutes. Le prévenu, qui nie les faits, risque jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

C'est par ailleurs la première fois que la Licra se porte partie civile dans une telle affaire. "Nous ne voyons pas passer beaucoup d'affaire de ce type, ce qui ne veut pas dire qu'il y en a pas beaucoup. Simplement, la réaction d'une personne française blanche n'est pas de s'adresser à une association anti-raciste lorsqu'elle est victime de ce type de fait. Il faut que ça change, car notre porte est ouverte à toutes les victimes de racisme", assure Alain Jakubowicz, le président de la Licra, au micro d'Europe 1. Selon une enquête de l'Ined, 18% de la population "majoritaire", c'est-à-dire des Français nés en France de parents français, a déjà été "la cible d'insultes, de propos ou d'attitudes racistes", indique RTL.