Pompiers : "pour eux, il n’y a pas eu viol"

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avec Aude Leroy , modifié à
- Pour le pompier incarcéré à la Santé et un autre mis en examen, le bizutage a "dégénéré".

Pour eux, il s'agit bien d'un bizutage qui a mal tourné. Au lendemain de la mise en examen de douze pompiers de Paris pour le viol présumé d'un de leurs camarades lors d'un bizutage après une compétition sportive, Régis Méliodon, l'avocat de deux des suspects a affirmé samedi en exclusivité sur Europe 1 que ses clients avaient conscience de la gravité des faits mais niaient l'existence d'un viol.   

"Vous dire qu’ils sont désespérés, c’est un euphémisme", a souligné Me Régis Méliodon, avocat du pompier incarcéré à la prison de la Santé et d'un autre suspect mis en examen pour violences. "Ils n’arrivent pas véritablement à comprendre pourquoi ça a dégénéré. C’est peut-être l’effet de groupe, peut-être l’alcool mais là, ils ne comprennent pas", a ajouté l'avocat.

"Ils ne comprennent pas" :

 

"Mes deux clients avaient honte"

"C’est la première fois, me disent-ils que ça a autant dégénéré. Il y a toujours des bizutages pour les nouveaux arrivants mais là cette fois-ci, c’est une fois de trop", a précisé Me Méliodon. "Quand ils ont revu les vidéos, parce qu’il y a des scènes qui ont été filmées par des téléphones portables, mes deux clients avaient honte. C’est allé au-delà du raisonnable", insiste l'avocat.

"Après, pour eux il n’y a pas eu viol mais ils savent très bien les faits pour lesquels ils se retrouvent là : certains pour viols, sévices sexuels, exhibition ou violences simples. Ils ont conscience aujourd’hui qu’ils sont en train de perdre, non pas la liberté parce qu’ils sont libres mis à part l'un d'entre eux, mais qu'ils perdent un peu leur travail mais un peu de leur innocence aussi", a-t-il précisé. "C’est un drame pour ces gens là", a-t-il ajouté.

"On est incapable de dire s’il y a eu viol ou non"

Interrogé sur les images filmées par les téléphones portables, l'avocat a affirmé "qu'on ne voit pas tout. On est incapable de dire s’il y a eu viol ou non. On voit une bouteille mais on ne voit pas si elle a été introduite ou pas", a-t-il conclu.