Pompiers : la victime mise en cause

Selon les avocats de deux pompiers mis en examen,  "nombre d'éléments au dossier montrent que l'intéressé a annoncé plusieurs semaines à l'avance qu'il allait susciter un incident et l'utiliser pour faire pression sur sa hiérarchie".
Selon les avocats de deux pompiers mis en examen, "nombre d'éléments au dossier montrent que l'intéressé a annoncé plusieurs semaines à l'avance qu'il allait susciter un incident et l'utiliser pour faire pression sur sa hiérarchie". © Reuters
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avec AFP , modifié à
Pourtant, selon son avocat, les mis en examen ont "avoué les violences".

Les avocats des deux camps se renvoient la balle. Me Nicolas Cellupica, l'avocat des sapeurs-pompiers ayant porté plainte après un bizutage, affirme lundi que les pompiers mis en examen ont "avoué les violences subies par les deux victimes".

La veille, les avocats des deux pompiers mis en examen pour non empêchement de crime ou délit avaient pourtant mis en cause le comportement de la principale victime présumée avant et pendant les faits.

"Nombre d'éléments au dossier, dont des témoignages et un message, montrent que l'intéressé a annoncé plusieurs semaines à l'avance qu'il allait susciter un incident et l'utiliser pour faire pression sur sa hiérarchie", a déclaré à Me Thibault de Montbrial, avocat de l'entraîneur de l'équipe mis en examen pour non empêchement de crime ou délit.

"Après les faits, il ne s'est pas plaint"

"Le principal plaignant indique dans un SMS en avril qu'il planifie de porter plainte pour le bizutage à venir", a confirmé de son côté à Me Philippe Goossens, avocat d'un autre pompier. Selon les deux avocats, le plaignant a fait filmer la scène de violences avec son propre téléphone portable confié à un ami.

Immédiatement "après les faits, il ne s'est pas plaint particulièrement de ce qui s'est passé au fond du (car), ni auprès de ses camarades, ni de sa hiérarchie", a affirmé Me de Montbrial.

Douze mises en examen

"Sans entrer dans l'analyse des faits, des éléments au dossier permettent de se poser des questions vis-à-vis de la victime", a estimé Me Goossens, tout en soulignant que cela ne "rend pas pour autant intelligent le bizutage" et en ne se prononçant pas sur le viol présumé.

Douze pompiers ont été mis en examen et l'un d'eux a été incarcéré vendredi soir dans l'enquête qui secoue la brigade des sapeurs pompiers de Paris (BSPP). Les faits se seraient produits au cours d'une séance de bizutage dans un car qui ramenait le 6 mai l'équipe spéciale de gymnastes de la BSPP d'une compétition à Colmar, dans le Haut-Rhin. Deux engagés ont porté plainte dont l'un pour viol.