Nouvelle escroquerie à la carte bancaire

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Pierre de Cossette et CB , modifié à
Des malfaiteurs trafiquent les terminaux de paiement pour copier les données bancaires.

Le skimming ne cesse de se réinventer. Une nouvelle méthode d'escroquerie à la carte bleue a été signalée en France récemment. Traditionnellement, il s'agit de poser des sabots sur la fente des distributeurs de billets pour bloquer la carte le temps de copier les données bancaires. Cette fois, des malfaiteurs ont eu l'idée de trafiquer directement les terminaux de paiement des commerçants.

Les terminaux piratés en une nuit

La scène se déroule il y a quelques semaines, dans une galerie commerciale de la région rémoise. A la suite d'une panne de leur terminal de paiement, des gérants d'un institut de beauté font intervenir des techniciens. Là, ils apprennent que leur machine a été piratée selon une technique bien rodée, comme le précise le capitaine Jean-Marie Trassart, chef du département "délinquance spécialisée" au Service technique de recherches judiciaires et de documentation STRJD.

"Les malfaiteurs sont arrivés à la fermeture du magasin, ils ont subtilisé le terminal de paiement du magasin et l'ont remplacé par un terminal de paiement factice. Le lendemain matin, ils ont ramené le terminal de paiement qu'ils avaient modifié pendant la nuit et ils l'ont échangé. Les malfaiteurs ont introduit un lecteur de piste à l'intérieur du terminal de paiement qui permet de copier les données qui figurent sur la piste magnétique de la carte bancaire ", explique-t-il au micro d'Europe1.

Une méthode difficile à repérer

Difficile pour les commerçants de s'apercevoir d'un tel acte de piratage. "Pour le commerçant, la seule différence qui pouvait être visible, c'est à l'introduction de la carte bancaire", précise le capitaine Jean-Marie Trassard.  Sauf que les gérants de l'institut n'ont pas remarqué que les cartes bancaires s'introduisaient presque entièrement dans le boîtier, au lieu de s'arrêter au tiers de la longueur, juste après la puce électronique.

En revanche, ce qu'ils ne pouvaient pas deviner, c'est que les malfaiteurs avaient installé dans la machine trafiquée un petit système Bluetooth, permettant d'envoyer par ondes radios les données de la carte à une dizaine de mètres. Autrement dit à l'extérieur du magasin, sur un téléphone portable par exemple.