Nantes : le mystérieux parcours du père

Xavier Dupont de Ligonnès, ici en haut à gauche, menait une vie mystérieuse, que les enquêteurs s'efforcent aujourd'hui de décrypter.
Xavier Dupont de Ligonnès, ici en haut à gauche, menait une vie mystérieuse, que les enquêteurs s'efforcent aujourd'hui de décrypter. © DR
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SH avec Pierre de Cossette , modifié à
La vie de Xavier Dupont de Ligonnès recèle plus d’un secret.

Les enquêteurs savent peu de choses sur la personnalité et les activités de Xavier Dupont de Ligonnès, l’homme de 50 ans soupçonné d’avoir tué son épouse et ses quatre enfants. Mais ils ont une certitude : le père de famille, toujours activement recherché, cache un mystère.

Un père de famille absent

Natif de Versailles, l’homme, issu d’une famille aristocrate, était parti vivre avec la famille qu’il a fondée dans le Var et dans le Vaucluse, avant de s’installer à Nantes en 2003.

Si Xavier de Ligonnès était si peu connu dans le quartier de Nantes où il vivait, c’est en raison de ses absences à répétition. En effet, le père de famille était rarement à Nantes en semaine.

Un voisin, agent immobilier, confie à Europe 1 qu’ "on voyait plus souvent son épouse", qui stationnait sa C5 devant chez lui.

Le patron d’une entreprise-fantôme

Officiellement, Xavier de Ligonnès, qui se présentait comme un "commercial", avait fondé ces dix dernières années deux sociétés à Pornic, en Loire-Atlantique, à 50 km de Nantes.

Or, les enquêteurs ont découvert que la première n’existait plus, et qu’à l’adresse de la seconde, la "Selref", qui propose des services de publicité sur Internet, siégeait désormais une autre entreprise. Plus encore, personne à Pornic ne sait qui il est. "Même Anne ne savait pas trop dire ce qu’il faisait", confie à France-Soir un camarade de la fille de la famille.

Des difficultés financières

Les derniers bilans comptables de la Selref, dont Xavier Dupont de Ligonnes était le seul salarié, ne sont d’ailleurs pas brillants. D’après les informations du Parisien, aucun bilan financier n’avait été publié depuis 2008, année durant laquelle la société n’avait enregistré que 3.200 euros de bénéfice net, et avait accumulé 13.000 euros de déficit.

Selon Presse-Océan, un huissier avait été mandaté le 5 avril pour venir réclamer "une créance de plus de 20.000 euros" au domicile de la famille.