Elle devait être là pour la messe du Jeudi saint, elle qui ne ratait jamais un office du dimanche avec sa mère, Agnès et son petit frère Benoît. Anne avait 16 ans. Le corps de la jeune fille aurait été retrouvé jeudi, enterré sous la terrasse de son jardin avec ceux de sa mère, et de ses trois frères, Benoît, 13 ans, Arthur, 18 ans, et Thomas, 21 ans.
La famille Dupont de Ligonnès, des catholiques pratiquants, n'avait plus donné de nouvelles depuis le 3 avril et avait laissé entendre qu'elle devait partir en Australie d'urgence, suite à une mutation professionnelle du père Xavier. Cet entrepreneur de 50 ans est recherché activement.
"Vive et joyeuse", comme d'habitude
Jeudi, lors de l'office à l’Église Saint-Félix, les amis d'Anne n'ont pas caché leur émotion, bras dessus bras dessous, abasourdis. "La dernière fois que je l'ai vue, elle était comme d'habitude, vive, joyeuse, la Anne qu'on a l'habitude de connaître", raconte l'une d'entre eux à Europe 1.
"Je n'ai aucune explication", dit-elle :
Les amis de la mère, Agnès, 49 ans, sont eux aussi sous le choc. Ils décrivent une femme énergique et communicative. Elle était surveillante au lycée catholique Blanche de Castille. Elle s'était lancée il y a peu dans des recherches de formation professionnelle. Rien ne laissait présager le drame. Seuls ces mots, pouvaient susciter l'interrogation : "priez pour moi, je vais en avoir besoin", avait-elle dit à une religieuse, peu de temps avant sa disparition.
Cellule psychologique au collège
Le collège-lycée où étaient scolarisés Anne et Benoît a mis en place vendredi une cellule psychologique pour les élèves. Le directeur de l'établissement, Olivier Bouissou, a expliqué qu'"Anne et Benoît avaient plein, plein d'amis". Juste avant l'entrée en classe vendredi matin, des élèves avaient improvisé un lieu de recueillement devant la grille avec des photos, quelques fleurs, des petits mots et des bougies.