Meilhon : des erreurs en série

Le Palais de justice de Nantes
Le Palais de justice de Nantes © MAX PPP
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avec Pierre de Cossette , modifié à
- Un rapport des services judiciaires pointe des failles dans le suivi de Tony Meilhon.

Le meurtre de Laëtitia aurait-il pu être évité ? Impossible de le dire mais un rapport des services judiciaires pointe de nombreuses défaillances dans le suivi judiciaire de Tony Meilhon, principal suspect du meurtre de la jeune femme qui a tenté de mettre fin à ses jours dimanche.

La teneur des 25 pages du service de probation de Loire-Atlantique doit être dévoilée lundi aux syndicats de la magistrature par le Garde des Sceaux Michel Mercier. Le contexte est délicat : révoltés par les critiques de Nicolas Sarkozy sur leur supposé laxisme, les magistrats se sont mobilisés de façon sans précédent ces dernières semaines.

D’après les informations d’Europe 1, l’un des dysfonctionnements pointé est le manque de communication. Il y aurait ainsi trop peu de liens entre le suivi psychologique et le suivi judiciaire.

31% d'absentéisme au sein du service de probation

La qualité du suivi en milieu ouvert, c'est-à-dire hors des murs de la prison, laisserait aussi à désirer selon les inspecteurs qui notent que les agents les plus chevronnés exercent en prison. Les fichiers informatiques ? Insuffisamment renseignés, dénonce le rapport.

Autre point noir qui aurait particulièrement fait tiquer le ministre de la Justice : les 31% d'absentéisme au sein du service de probation de Loire-Atlantique.

Des sanctions disciplinaires ?

Selon le Figaro, qui s'est également procuré le rapport, d'autres approximations sont relevées par les inspecteurs. Ainsi, en 2001, après sa condamnation par la cour d'assises des mineurs, une erreur est commise sur la durée de sa mise à l'épreuve, écrit le quotidien.

En février 2010, Tony Meilhon sort de prison "sans que le suivi prenne effet", relève aussi le Figaro. Dans une affaire parallèle d'outrage à magistrat, un juge d'application des peines inscrit dans le dossier de Tony Meilhon qu'il faut saisir d'urgence les services pénitentiaires mais cela ne sera pas suivi des faits.

Quelle suite sera donnée à ces conclusions ? D'après les informations d’Europe 1, Michel Mercier jugera dans la semaine si une saisie des instances disciplinaires s’impose ou non.