Le médecin soupçonné d'euthanasie mis en examen

Un médecin urgentiste de l'hôpital de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, suspecté d'avoir aidé à mourir au moins quatre personnes âgées doit être présenté au juge.
Un médecin urgentiste de l'hôpital de Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques, suspecté d'avoir aidé à mourir au moins quatre personnes âgées doit être présenté au juge. © Maxppp
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et Stéphane Place avec AFP , modifié à
Ce praticien de l'hôpital de Bayonne a été remis en liberté vendredi, sous contrôle judiciaire.

Le médecin de l'hôpital de Bayonne, soupçonné d'euthanasie active, a été mis en examen pour "empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables", a annoncé le parquet de la ville vendredi après-midi lors d'une conférence de presse. L'enquête porte sur au moins quatre patients dont il avait la charge et le dossier a été remis à deux juges d'instruction "compte tenu de la complexité" de l'affaire. Alors que le Parquet avait demandé le placement sous mandat de dépôt du praticien, il a été remis en liberté, placé sous contrôle judiciaire, vendredi soir.

Une information préliminaire avait été ouverte jeudi, pour "homicide volontaire avec préméditation". La nouvelle qualification des faits, basée sur la notion d'empoisonnement au lieu d'homicide volontaire, ne constitue qu'une nuance en termes de "mode opératoire" pour des crimes qui sont dans les deux cas passibles de la réclusion criminelle à perpétuité, a indiqué le vice-procureur de la République de Bayonne, Stéphane Lambert.

Des patients âgés

Les soupçons se concentrent sur des décès survenus au cours des cinq derniers mois, dont une patiente âgée de 92 ans décédée le 3 août. Tous les cas signalés concernent des personnes âgées ayant été admises aux urgences tout en étant classées en "fin de vie", dans l'attente d'un placement dans un service de soins palliatifs, a indiqué Stéphane Lambert.

Ce dernier a précisé que les quatre décès considérés comme suspects avaient été constatés en avril dernier, puis en mai, en juillet et enfin le 3 août, date de la mort de la patiente de 92 ans qui avait été admise dans le service la veille.

Le personnel a sonné l’alerte

Les faits ont été signalés par des agents du service des urgences à leur hiérarchie, qui a pris la décision d'alerter la police, selon un communiqué diffusé jeudi par l'hôpital. Le directeur de l'hôpital a immédiatement saisi le procureur de la République. Le médecin, âgé de 50 ans, est décrit comme un urgentiste pourvu d'une "certaine ancienneté" dans son service.

Le ministre du Travail Xavier Bertrand et Nora Berra, secrétaire d'Etat chargée de la Santé, ont annoncé par ailleurs jeudi l'ouverture d'une enquête administrative de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), portant sur "les conditions du décès de personnes hospitalisées" à Bayonne.