La garde à vue du bijoutier de la Marne prolongée

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Frédéric Frangeul avec Guillaume Biet , modifié à
Le commerçant a ouvert le feu à quatre reprises sur le malfaiteur qui est mort peu après.

L'INFO. On en sait un peu plus sur les circonstances du braquage, au cours duquel un malfaiteur a été tué, jeudi, à Sézanne, dans la Marne. Un bijoutier de la ville a tué par balles un braqueur jeudi après-midi selon les éléments recueillis par Europe 1, confirmant une information du Parisien. Le bijoutier, dont la garde à vue a été prolongée de 24 heures vendredi, avait déjà été attaqué quatre fois et possédait un permis de détention d'armes.

Touché de quatre balles. Le braqueur est entré vers 16h30 dans la bijouterie Beyle de Sézanne, une petite localité de la Marne, à une cinquantaine de kilomètres de Châlons-en-Champagne. Son comportement a rapidement suscité la méfiance du bijoutier qui s'est discrètement muni d'une arme, selon le récit du procureur de Châlons-en-Champagne. Le ton est rapidement monté et le malfaiteur a pointé une arme sur le visage du bijoutier. Un "corps-à-corps" s'en est suivi au cours duquel le bijoutier est parvenu à se dégager. C'est à ce moment qu'il a sorti son arme et tire à quatre reprises sur le braqueur, à bout portant. Celui-ci est parvenu à quitter les lieux avant de s'effondrer dans la rue. 

"Ça avait l’air d’être chaud dans la boutique avec le patron. Ils en sont venus aux mains. Je les voyais derrière la vitre. A priori, ils voulaient l’éjecter dehors", témoigne le coiffeur qui se trouve juste en face de la bijouterie.

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Un cas de légitime défense ? L'enquête devra déterminer les circonstances exactes de ce drame. Une caméra de surveillance, présente dans l'établissement a confirmé le récit du bijoutier. Selon les informations d'Europe 1, le malfaiteur était équipé d'une arme de poing. Le procureur de la République a toutefois ajouté vendredi que l'arme du braqueur n'avait pas de munitions. L'enquête dira si le bijoutier a agi "en état de légitime défense", a ajouté Christian de Rocquigny. Selon les premiers éléments de l'enquête, le bijoutier avait, pour sa part, une "autorisation préfectorale" de détention d'arme.

Un braqueur multirécidiviste. Le braqueur, âgé 36 ans, avait dix condamnations à son casier judiciaire, dont deux devant les assises du Val-de-Marne et des Yvelines pour "vol avec arme". Il était "sorti de prison le 24 juin 2010, dans le cadre d'une libération conditionnelle", a précisé le procureur.

Une enquête lancée. Deux heures avant les faits, une tentative de braquage avait été commise par deux hommes armés dans une agence du Crédit agricole à Vitry-le-François, à 65 km à l'est de Sézanne, a indiqué le procureur, qui s'interroge sur un éventuel rapport entre les deux affaires. La section de recherche (SR) de la Gendarmerie de Reims est en charge de l'enquête. 

La bijouterie avait déjà été braquée. La bijouterie visée jeudi à Sézanne avait déjà été la cible de plusieurs braquages, notamment, en août 2012, selon le journal L'Union-L'Ardennais. A l'époque, deux hommes encagoulés et armés avaient menacé le bijoutier en le mettant en joue. Ils avaient ensuite dérobé le contenu d'une vitrine avant de prendre la fuite avec un troisième complice qui les attendait à l'extérieur au volant d'une voiture. Le procureur de la République a ajouté vendredi, qu'au total, le bijoutier avait déjà été attaqué quatre fois, selon sa femme.

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