L’ophtalmo se défend de tout racisme

Le docteur qui a refusé de soigner une fillette maghrébine risque la radiation de l'Ordre des médecins.
Le docteur qui a refusé de soigner une fillette maghrébine risque la radiation de l'Ordre des médecins. © MAXPPP
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avec Nathalie Chevance , modifié à
- Le médecin qui aurait traité de "sales arabes" un patient et sa fille conteste.

"Dégage d’ici, sale arabe, tu es en train de salir mon cabinet." C’est par ces propos peu amènes qu’un ophtalmologiste d’Aix-en-Provence aurait mis à la porte de son cabinet mercredi dernier Mohammed et sa fille, âgée de six ans. Mais le médecin incriminé, avec lequel Europe 1 a pu s’entretenir, nie formellement et catégoriquement les accusations portées à son encontre. Et l’enquête va pour l’heure dans son sens.

S’il reconnaît bien une altercation avec Mohammed, en raison du temps d’attente avant la consultation, s’il reconnaît que le ton est monté et qu’il lui a demandé de partir, l’homme conteste en revanche avoir proféré quelque insulte raciste que ce soit. Selon Mohammed, également interrogé par Europe 1, le médecin aurait notamment lancé : "je ne reçois pas les sales arabes". Joint à nouveau en fin d'après-midi par Europe 1, il a confirmé les propos racistes du médecin.

"C'est une invention pure et simple"

Interrogé en exclusivité par Europe 1, l'ophtalmologue aixois affirme avoir "essayé de calmer" son patient, mais sans tenir le moindre propos raciste.

"C'est une invention pure et simple", martèle-t-il :

Plaintes et lettre au président

Deux versions s’affrontent donc. Mais de source proche de l’enquête, on affirme qu’aucun témoin direct, c'est-à-dire présent à ce moment-là dans la salle d'attente du cabinet, n’a pu confirmer la tenue de propos racistes. Pour l’heure, l’enquête abonde donc très clairement dans le sens du praticien. D'autant que le procureur d'Aix-en-Provence, joint par LePost.fr, a affirmé "qu'au regard des témoignages recueillis, les faits rapportés paraissent infondés."

De son côté, Mohammed a indiqué qu’il avait porté plainte au commissariat d’Aix-en-Provence et auprès de l’Ordre des médecins. Il a également écrit au président de la République et au Premier ministre. Autant d’initiatives qui devraient permettre de connaître bientôt la vérité.