L'affaire Neyret ne fait que commencer

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et Alain Acco , modifié à
Un homme arrêté à Cannes a été mis en examen. Trois policiers lyonnais sont en garde à vue.

L'étau se resserre autour de Michel Neyret. Après son arrestation, jeudi, trois autres policiers ont été placés en garde à vue vendredi dans le cadre de l'enquête pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent. Car selon les informations d'Europe 1, l'enquête ne fait que commencer.

Déjà vendredi soir, un homme d'une trentaine d'années, arrêté à Cannes car soupçonné d'être impliqué dans le volet financier de l'affaire impliquant le numéro 2 de la police judiciaire lyonnaise, a été mis en examen et écroué. Menant grand train, Stéphane Alzraa, d'origine lyonnaise, est soupçonné d'avoir mis à la disposition du commissaire Michel Neyret des véhicules de luxe de marque Ferrari ou Rolls Royce lors des séjours du policier sur la Côte d'Azur, a-t-on précisé de même source. Connu de la justice pour des faits d'escroquerie, il était en relation avec des trafiquants de drogue internationaux susceptibles d'avoir profité d'informations émanant du haut fonctionnaire, en poste à la PJ de Nice de 2004 à 2007.

Des policiers, des magistrats soupçonnés

Tous les fonctionnaires de la brigade des stupéfiants ont par ailleurs été interrogés, dès jeudi, à l'hôtel de police de Lyon. Trois autres chefs policiers ont été placés en garde à vue vendredi. Selon les informations d'Europe 1, il s'agit de deux commissaires, le patron de la brigade anti-gang de Lyon et le patron de l'antenne de la Police judiciaire de Grenoble. L'adjoint de ce dernier, un commandant, est le troisième homme placé en garde à vue.

Au total, une dizaine de personnes ont été interpellées et cinq ont déjà été placées en garde à vue dans le cadre de cette enquête pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent. Plusieurs interpellations ont eu lieu jeudi : celle de la compagne de Michel Neyret, ainsi que celles de trois personnes soupçonnées de trafic de stupéfiants, placées en garde à vue à la brigade des stupéfiants parisienne.

"On ira jusqu'au bout"

Quatre magistrats seraient également dans le collimateur de la Juridiction interrégionale spécialisée de Paris, soupçonnés d'avoir accordé des remises de liberté ou des aménagements de peine pour rendre service à Michel Neyret et à ses "amis". Si les faits sont avérés, des "têtes" pourraient tomber. "On ira jusqu'au bout", confiait jeudi soir un proche du ministre de l'Intérieur Claude Guéant.  Le grand ménage ne fait que commencer.