Interpellations dans l'affaire du DJ lynché

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Plusieurs membres de la même fratrie ont été interpellés vendredi au Blanc-Mesnil.

Six suspects arrêtés et 32 témoins entendus : l'enquête sur le meurtre d'un jeune DJ la nuit de la Saint-Sylvestre au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis, progresse rapidement. Claudy Elisor, père de famille de 33 ans, avait été passé à tabac par une dizaine d'individus parce qu'il avait refusé l'entrée à l'un d'entre eux. Les agresseurs s'en étaient ensuite pris aux invités, des Antillais âgés de 30 à 55 ans. Le disc-jockey était décédé mercredi soir.

Quatre membres d'une même fratrie arrêtés

La police a interpellé un premier suspect, dès jeudi soir. Puis, vendredi matin, les enquêteurs sont intervenus dans la cité 212 du Blanc-Mesnil pour cibler l'entourage de cette première personne interpellée. Parmi les suspects arrêtés, quatre sont ainsi des membres de la même fratrie. Une femme figure également dans le groupe.

Au final, vendredi soir, six suspects se trouvaient en garde à vue. Selon les informations recueillies par Europe1, ils n'auraient, pour l'heure, pas avoué les faits. Les enquêteurs sont dans l’attente des résultats ADN sur une voiture qui a servi au groupe le soir du drame. Un seul suspect est connu de la justice mais plusieurs sont connus des services de police.

32 témoins, des participants à la fête, ont également été entendus dans cette affaire.

Sarkozy appelle la famille de la victime

"Le président de la République s’est entretenu par téléphone avec la compagne de Claudy Elisor", a annoncé l’Elysée dans un communiqué vendredi. Le chef de l’Etat leur a dit son absolue détermination à ce que chaque responsable de ce crime odieux soit retrouvé et sévèrement puni.

Le syndicat de police Synergie a, de son côté, réagi vendredi aux propos du délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'Outre-mer, Patrick Karam, qui avait émis des doutes sur l'intervention de la police au Blanc-Mesnil. Dans un communiqué, le syndicat se dit "indigné par les propos tenus" par Patrick Karam. Il "dénonce" des "propos irresponsables relevant d’une démarche clientéliste et communautariste". Ces propos "sont de nature à attiser la haine contre les forces de l’ordre et à entretenir la "flicophobie" ambiante", ajoute le syndicat pour qui "la police française est profondément républicaine".

"Je demande à toute la communauté ultra-marine de garder son calme et de ne pas tomber dans une opposition communautariste, les agresseurs sont des voyous, cela n'est en aucun cas lié à leurs origines", a déclaré jeudi Patrick Karam. "La communauté a le sentiment que la police n'est pas intervenue assez rapidement et pense que cela est dû au fait que la victime était antillaise, on ne peut pas laisser un tel sentiment se développer", a-t-il ajouté.