"Il rentre dans l'école et il tire, il tire"

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avec Stéphane Place , modifié à
TÉMOIGNAGE - Nicole Yardeni a visionné les enregistrements de vidéosurveillance de l’école.

"J’ai vu en arrivant le corps d’un enfant". Nicole Yardeni est l’une des premières personnes à s’être rendue sur place après la fusillade qui a coûté la vie à quatre personnes dont trois enfants, lundi matin dans un collège juif de Toulouse. La présidente régionale du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) a pu visionner les enregistrements de vidéosurveillance du bâtiment et raconte.

"Il continue à tirer jusqu’à attraper des enfants"

"7h56, le tueur gare sa moto posément, il rentre dans l’école et il tire, il tire… Son arme s’enraye, il prend une autre arme et il continue à tirer jusqu’à attraper des enfants et à mettre une balle dans la tête d’une petite fille de huit ans", raconte ainsi Nicole Yardeni après avoir regardé un document vidéo désormais sous scellé pour les besoins de l’enquête.

L’enfant en question n’est autre que la fille du directeur de l’établissement. Selon des témoins, un autre élève a transporté la fillette à l'intérieur de la synagogue attenante où son propre père dirigeait la prière et l'a vue mourir.

"Évidemment que c’est un prédateur"

Puis Nicole Yardeni tente de prendre du recul et esquisse une première analyse sur la personnalité du tueur. "Je n’aime pas quand les gens évoquent le terme de folie, je n’aime pas ce terme-là", réagit-elle.

"C’est le terme de mal qui vient plutôt à l’esprit, on a l’impression de voir le mal : une précision des gestes… quelqu’un qui sait ce qu’il fait mais ce n’est pas la première fois que ce genre de chose arrive"

"Celui qui a tué des dizaines de personnes en Norvège avait cette attitude-là", poursuit Nicole Yardeni :

 

Et présidente régionale du Crif de conclure : "C’est un prédateur. Evidemment que c’est un prédateur au sens où c’est quelqu’un qui a pour objectif la destruction d’êtres humains, donc on ne peut pas aller beaucoup plus loin dans l’aspect prédateur que cette destruction physique de petits enfants. C’est quelque chose de… à vomir".