Il coupe son bracelet électronique pour retourner en prison

© MAXPPP
  • Copié
avec Lionel Gougelot et AFP , modifié à
INHABITUEL - Le motif ? Ce condamné du Pas-de-Calais était en "conflit" avec sa compagne.

Pour ne plus voir sa compagne, il a utilisé les grands moyens. Un condamné du Pas-de-Calais, qui bénéficiait d'un aménagement de peine, a sectionné son bracelet électronique la semaine dernière, pour retourner en prison. Pour justifier ce comportement pour le moins inhabituel, l'homme a avancé un "conflit" avec sa compagne.

Il ne supportait plus d'être enfermé avec sa femme. L'homme purgeait une peine pour de nombreux délits routiers liés à la consommation d'alcool. "C'est quelqu'un qui était en exécution de fin de peine, et qui n'a pas supporté l'enfermement chez lui", indique le parquet de Béthune. De cette situation serait ainsi né un "conflit avec sa compagne" qui aurait motivé son geste. "Il a effectivement sectionné son bracelet, ce qui a provoqué une alerte. Il souhaitait retrouver la maison d'arrêt". Sauf que l'administration pénitentiaire n'a aujourd'hui "pas juridiquement de raison de l'incarcérer immédiatement", poursuit le ministère public, confirmant ainsi une information de La Voix du Nord.

Il "obtient" deux mois de prison. Le condamné, âgé d'une cinquantaine d'années, a été placé en garde à vue puis écroué samedi pour son geste. Il est finalement passé en comparution immédiate lundi et a écopé de deux mois de prison.

Un type d'enfermement difficile à accepter. Si ce type de fait est rare, l'enfermement à domicile apparaît difficile à supporter pour nombre de porteurs de bracelet. "Ils sont d'accord quand ils sont en prison, ils sont d'accord les premières semaines et puis, quand les amis vous appellent à l'heure de l'apéritif, certains ont du mal à respecter ce type d'obligations", rapporte au micro d'Europe 1 le procureur de Béthune, Philippe Peyroux. "Certains refusent le bracelet électronique et préfèrent exécuter les derniers mois de leur peine derrière les barreaux. Donc, quand vous êtes dans une situation un peu délicate, le fait d'avoir des problèmes conjugaux facilite rarement un comportement raisonnable", ajoute le magistrat.

461 personnes sous surveillance électronique. Au 1er avril dernier, 68.859 personnes étaient incarcérées en France. 461 personnes étaient par ailleurs placées sous surveillance électronique de fin de peine, selon des statistiques de la direction de l'administration pénitentiaire.