Grenoble : une marche blanche mardi

Deux jeunes ont été battus à mort par une bande venue venger "un mauvais regard" à la sortie du lycée.
Deux jeunes ont été battus à mort par une bande venue venger "un mauvais regard" à la sortie du lycée. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Deux jeunes ont été battus à mort par une bande venue venger "un mauvais regard".

L'émotion est vive à la Villeneuve, dans la banlieue de Grenoble, après la mort de deux jeunes sans histoire. Ils ont été victimes d'un règlement de compte après une banale altercation entre lycéens. La mère de l'une des victimes, qui se dit "anéantie", organise une marche blanche dans le quartier mardi.

Manche de pioche, marteau et batte de base-ball

Vendredi, vers 21 heures, les deux victimes, âgées de 21 ans, se trouvaient dans un parc de la Villeneuve, à Echirolles. Un groupe d'une quinzaine de personnes, à pied et à scooter, muni de couteau, manches de pioche, marteau et batte de base-ball, s'est alors abattu sur eux.

La première victime, étudiante en master à Aix-en-Provence et dont la mère est pédiatre, est décédée vendredi soir à l'arrivée des secours, après avoir reçu plusieurs coups de couteau, dont l'un mortel au thorax. Le second jeune homme, dont le pronostic vital était engagé lors de son transfert au centre hospitalier de Grenoble, est décédé samedi matin.

Les victimes, amis d'enfance, étaient inconnues des services de police. "Nous n'avons pas affaire à des délinquants. On n'est pas du tout dans le cadre de l'appropriation du territoire ou du trafic de stupéfiants", a assuré le procureur de la République, Jean-Yves Coquillat.

Un "mauvais regard" à la sortie du lycée

Tout aurait débuté par une première dispute vendredi vers 17 heures entre le petit frère de 16 ans d'une des victimes et un camarade, à la sortie du lycée. Un "mauvais regard" aurait provoqué une altercation entre les deux jeunes, à laquelle le grand frère de l'un d'eux se serait mêlé. Puis, vers 20 heures, de manière" fortuite", deux groupes d'une quinzaine de personnes, composés des frères des adolescents qui s'étaient disputés précédemment, se seraient affrontés dans la rue, mais les policiers sur place n'avaient constaté aucune victime.

Le camarade aurait alors dû présenter ses excuses au petit frère de la victime, ce qui aurait conduit à une troisième rixe, une "expédition punitive destinée à laver cet affront". Selon des voisins, les assaillants seraient des jeunes habitant un autre secteur du quartier, situé sur Grenoble et séparé d'Echirolles par un centre commercial.

Manuel Valls, le ministre de l'Intérieur, qui a fait part de son "intense émotion" a annoncé le renforcement du dispositif policier dans le quartier. Une personne, considérée comme un témoin privilégié, a été entendue samedi à l'hôtel de police de Grenoble avant d'être relâchée. Aucune autre interpellation n'a eu lieu.