Grenoble: 10 policiers souhaitent être mutés

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
Selon des informations Europe 1, ils seraient une dizaine à avoir demandé leur mutation.

Des "mesures" ont été prises pour protéger les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Grenoble, impliqués dans la fusillade du braquage du casino, a annoncé lundi le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux en marge d'un déplacement au commissariat de Dammarie-les-Lys. La mort du braqueur Karim Boudouda, le 16 juillet, au terme d'une course-poursuite avec la BAC et d'échanges de tirs au pied des barres d'immeubles, a provoqué trois nuits de fortes tensions, dans la capitale des Alpes.

En représailles à la mort du braqueur et à ces affrontements, ces policiers ont, selon Brice Hortefeux, fait l'objet de menaces de mort "totalement indignes et bien réelles". Des mesures de protection ont donc été mises en place, sans que leur nature n’ait été révélée.

Un local municipal incendié

Mais des représailles ont déjà eu lieu. Dans la nuit de lundi à mardi, un local municipal de la ville de Grenoble (et non pas une antenne de la mairie comme cela avait été indiqué) a été incendié dans le quartier de la Villeneuve, théâtre des récentes violences urbaines, selon une source judiciaire.

 

Ce nouvel incident intervient alors qu'une perquisition visant un bar de la Villeneuve lundi a permis de découvrir une cache d'armes, parmi lesquels des armes de poing et des pistolets mitrailleurs. Le propriétaire, cousin germain du braqueur décédé, a été mis en examen mercredi soir pour "dépôt d'armes", a annoncé la porte-parole du Parquet, Pascale Girardon. Un délit "passible de 10 ans de prison", dans la mesure où le patron du bar avait déjà fait l'objet d'une condamnation pour conduite en état d'ivresse.

Des policiers mutés

Le site Internet LePoint.fr avait révélé qu'une évacuation de plusieurs membres de la BAC de Grenoble sur lesquels un "contrat" a été passé, a eu lieu lundi.

Du côté de la police et selon des informations Europe 1, dix policiers de la BAC de Grenoble impliqués dans la fusillade ont demandé leur mutation.

Enquête en cours

Une vingtaine de fonctionnaires, sur les 30 que compte cette unité à Grenoble, ont également "accepté d'aller se reposer en famille" pour "prendre du recul par rapport à (...) ces menaces". Des renforts venus de Marseille, Lyon et Saint-Etienne ont pris la relève.

La police judiciaire de Lyon a été saisie de l'enquête. Une information judiciaire pour "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime en bande organisée" a été confiée à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon.