Essonne : "M. Courtois a dit 'je te tuerai'"

Nathalie Davids avait été retrouvée le 27 novembre 2011 à Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne.
Nathalie Davids avait été retrouvée le 27 novembre 2011 à Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne. © Maxppp
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avec Guillaume Biet , modifié à
- L'avocate des proches de la 1ère victime évoque "des éléments à charge" contre ce suspect.

Quatre meurtres, la même arme, dans la même zone géographique et en l'espace de quelques mois. Dans l'enquête sur l'affaire des meurtres de l'Essonne, deux hommes ont été arrêtés : Yoni Palmier, mis en examen pour les trois derniers assassinats il y a dix jours et Michel Courtois, poursuivi et incarcéré, juste après le 1er meurtre, celui de son ex-compagne, Nathalie Davids le 27 novembre 2011 à Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne. L'avocat de ce premier suspect qui nie les faits réclame aujourd'hui sa libération. Insupportable pour l'avocate des proches de Nathalie Davids qui s'en insurge au micro d'Europe 1.

Pour Me Yassine Bouzrou, l'avocat de Michel Courtois, de nombreux éléments troublants sèment le doute sur l’implication réelle de cet homme qui clame son innocence. Il dénonce un "scandale judiciaire". Me Yassine Bouzrou a donc déposé mardi une demande de remise en liberté de son client, mis en examen pour l’assassinat de Nathalie Davids.

Des aveux "extorqués", selon Michel Courtois

Dans le détail, pour la défense de Michel Courtois, il y a d'abord ses aveux en fin de garde à vue. Au bout du cinquième interrogatoire, vers minuit et demi, Michel Courtois craque. Il reconnaît l'assassinat de Nathalie Davids de manière très vague mais reste incapable de dire comment il se serait procuré l'arme du crime et la moto utilisée ce jour-là. Aujourd’hui, Michel Courtois parle d’aveux "extorqués" par les policiers, son avocate de l’époque était dans une pièce attenante. Pour vérifier cette version des faits, les magistrats pourront visionner la vidéo de cet interrogatoire, filmé comme le veut la procédure en matière criminelle.

Autre élément troublant mis en avant par la défense de Michel Courtois : les traces de poudre sur les vêtements de ce suspect. D'après le rapport des experts, ces traces ne seraient pas forcément des résidus de tir. Il pourrait aussi bien s’agir de particules de soudure ou venant d’une fonderie.

Nathalie Davids a dit "j'ai peur"

Exaspérée d’assister à ces remises en cause de l’enquête, l’avocate des proches de Nathalie Davids sort aujourd'hui de son silence et s’exprime pour la première fois au micro d'Europe 1. Me Elisabeth Auerbacher pointe de son côté d’autres éléments à charge contre Michel Courtois, qui selon elle "harcelait" la victime par téléphone et l’avait même "menacée de mort". Cependant, selon les informations recueillies par Europe 1, ces menaces de mort ne figurent pas dans le dossier d'instruction.

Pour Me Elisabeth Auerbacher, Michel Courtois "a passé son temps à la harceler au téléphone. Elle était obligée de couper son téléphone", raconte l'avocate qui annonce qu'elle va verser des nouvelles pièces au dossier dans ce sens. "Elle avait peur de ce garçon et il l'a menacée de mort. Il lui a dit 'je te tuerai'. Elle l'a écrit à ses amis. Elle a dit 'j'ai peur'", affirme l'avocate. "Il y a quand même des éléments à charge qui existent, qui sont forts et qui ne peuvent pas laver de tout soupçon Michel Courtois", conclut Me Elisabeth Auerbacher.

"Il y a quand même des éléments à charge" :

Il a cessé sa grève de la faim

En attendant l’examen, sous dix jours, de sa demande de remise en liberté, Michel Courtois se dit toujours innocent mais a cessé sa grève de la faim. Il assure par ailleurs qu'il ne connaît pas Yoni Palmier, l'autre suspect, chez qui la moto et l'arme des quatre crimes ont finalement été retrouvées, il y a une dizaine de jours. Yoni Palmier, arrêté et mis en examen pour les trois derniers meurtres, n’a pas encore été interrogé sur ses liens éventuels avec Michel Courtois.