Drames de Nantes : des "exécutions méthodiques"

Les cinq membres de la famille ont été tués pendant leur sommeil au 22 long-rifle.
Les cinq membres de la famille ont été tués pendant leur sommeil au 22 long-rifle. © DR
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avec Pierre de Cossette , modifié à
Les cinq membres de la famille ont été tués pendant leur sommeil au 22 long-rifle.

Les autopsies menées après la mort d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants âgés de 13 à 21 ans montrent qu'il s'agit de "cinq exécutions méthodiques", a déclaré vendredi le procureur de Nantes Xavier Ronsin. "Ils ont été tués pendant leur sommeil par une arme à feu, vraisemblablement une arme à feu 22 long-rifle", a-t-il ajouté, précisant que le décès pourrait remonter au 3 ou 4 avril. Il s'agit de la date à laquelle les téléphones de la famille ont été coupés.

17 balles au total

Chacune des victimes a été abattue par au minimum deux balles dans la tête, et trois balles dans la tête et deux la poitrine pour le plus jeune de la famille. Une information judiciaire pour assassinat a été ouverte contre X.

 

Selon les éléments fournies par le parquet, le père de famille avait récemment hérité d'une arme de son père et avait acheté des munitions. Il s'entrainait depuis peu au maniement des armes et s'était inscrit dans un club de tir.

L'arme du crime n'a pas été retrouvée, a par ailleurs indiqué le procureur. Des traces de sang ont été trouvées dans la cuisine grâce au révélateur chimique et le sol de la cuisine a été très soigneusement lavé, selon les premiers éléments de l'enquête.

Les efforts pour localiser Xavier Dupont de Ligonnès, le père, sont restés vains jusqu'à présent, malgré les recherches actives menées depuis la découverte des corps ensevelis sous la terrasse de leur maison à Nantes. "Son témoignage est essentiel pour confronter les hypothèses de travail des enquêteurs avec son récit", a souligné le procureur.

Retracer le parcours du père

Cependant, "aucun lien n'est procéduralement établi" entre la tuerie survenue à Nantes et la disparition d'une quinquagénaire à Lorgues, dans le Var et "il est prématuré de faire un lien entre ces deux affaires", a dit le procureur. Dans un premier temps, la justice avait évoqué une possible "coïncidence" entre le passage de Xavier Dupont De Ligonnès dans le Var et cette disparition survenue le 14 avril à Lorgues, un village où il a habité avant 2003.

Seule certitude, cet homme de 50 ans issu de la vieille noblesse française et au profil professionnel flou, a été vu dans le Vaucluse, puis dans le Var entre le 13 et le 15 avril. Xavier Dupont de Ligonnes "avait des revenus relativement faibles", avec "4.000 euros par an de ressources déclarées", a enfin précisé le procureur. "On parle de dettes, d'un montant relativement important" a-t-il ajouté en précisant qu'il devait "environ 50.000 euros à une de ses amies en région parisienne".