Dofus, le jeu victime de son succès

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Ce jeu de rôle en ligne a été l’objet de plusieurs contrefaçons, la plus réussie revient à 2 ados.

Dofus, un jeu de rôle multijoueur uniquement disponible en ligne, passionne de nombreux adolescents. L’engouement est tel que certains ont carrément copié le jeu et ainsi engrangé plusieurs dizaines de milliers d'euros. Deux adolescents de 15 ans, soupçonnés d'être à l’origine de la contrefaçon la plus populaire, ont ainsi été placés récemment en garde à vue.

Le premier adolescent, présenté comme l'instigateur du piratage, a été interpellé au domicile de ses parents le 7 juin, tandis que le second, habitant en région parisienne et présenté comme un génie de l'informatique, a été arrêté le 24 août.

Un jeu d’héroïc-fantasy très rentable

Ankama, un éditeur basé à Roubaix, a conçu un univers imaginaire peuplé de chevaliers, d’elfes et autres créatures surnaturelles. En se connectant en ligne, chaque joueur incarne alors un personnage et interagit avec les autres participants pour faire évoluer cet univers virtuel.

Alors que la fréquentation de sa plate-forme de jeu ne cesse de grimper depuis plusieurs mois, l’entreprise observe début 2010 une baisse des ses abonnements en ligne. Ankama découvre rapidement qu’une version pirate est aussi proposée sur le net et dépose plainte. La police judiciaire de Lille est alors chargée de l'enquête.

Près de 80.000 euros en six mois

Les enquêteurs remontent rapidement la piste de deux adolescents. Ces derniers ont créé une plate-forme nommée Arkanic, sur laquelle une contrefaçon du jeu était proposée aux joueurs. Plus de 200.000 joueurs se seraient ainsi détournés du site officiel pour jouer sur la plate-forme pirate.

Via une boutique en ligne, des accessoires virtuels comme des épées ou des tenues destinées à être utilisées dans le jeu étaient commercialisés. Les deux jeunes pirates auraient ainsi engrangé 80.000 euros en six mois, par le bisais d’une plate-forme de micro-paiements.

Tous deux doivent être présentés prochainement à la justice en vue de leur mise en examen pour contrefaçon en bande organisée, des faits passibles de cinq ans d'emprisonnement et 500.000 euros d'amende. L’entreprise a depuis identifié un second serveur pirate, intitulé Crazy Fighters. Mais le site n’attirant que 150 à 200 joueurs en ligne, Ankama n’a pas encore porté plainte.