Disparues de Perpignan : le père s'est pendu

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avec Guillaume Biet , modifié à
Francisco Benitez, le père et le mari des disparues de Perpignan, clame son innocence dans un mail.

L'INFO. Dimanche, il confiait être "à la limite d'exploser". Selon les éléments recueillis par Europe 1, confirmant une information de RTL, Francisco Benitez, le père d'Allison et le mari de Marie-Josée, les deux femmes de Perpignan disparues depuis la mi-juillet, a été retrouvé pendu, en tenue militaire, lundi matin à la caserne Joffre de Perpignan. D'après les tous premiers éléments de l'enquête, le corps a été découvert peu avant sept heures, devant le bureau du recrutement où continuait de travailler cet ex-légionnaire.

Un courriel à sa hiérarchie. Selon les informations recueillies par Europe 1, l'homme clame son innocence dans un courriel, envoyé dans la nuit de dimanche à lundi à sa direction. Il assure n'être pour rien dans la disparition de sa femme et sa fille et confie ne plus pouvoir supporter les commentaires dans la presse ou sur internet suggérant le contraire. Francisco Benitez y annonce également son intention de mettre fin à ses jours et demande à être incinéré.

Geste de désespoir ou aveu ? "Moi-même, j'ai été abasourdi par cette nouvelle. On ne s'attendait pas à ce que monsieur Benitez mette fin à ses jours", a confié lundi, au micro d'Europe 1, le procureur-adjoint de Perpignan, Luc-André Lenormand. Existe-t-il des soupçons à son encontre ? "C'est un témoin capital. C'est lui qui a vu (les disparues) pour la dernière fois le 14 juillet, dans l'après-midi où elles ont décidé de quitter l'appartement", a assuré le magistrat. Ce suicide est-il un "simple" geste de désespoir d'un père et d'un mari ? "Ça peut être cela mais ça peut être aussi un aveux de quelqu'un qui a commis quelque chose de très grave et qui préfère disparaître sans donner d'autres explications", a-t-il précisé. "Ce sont deux hypothèses : soit il y est pour quelque chose et il ne supporte pas d'avoir commis un fait grave, soit il ne supportait plus les commentaires qui se répandent sur internet et dans les journaux", a détaillé le magistrat.

Mais le procureur adjoint n'a pas caché ne plus guère croire à une disparition volontaire d'Allison et de sa mère. Il n'a pas dissimulé non plus que de lourds soupçons pesaient sur Francisco, même s'il est "difficile d'accuser un mort". "S'il a un secret, il l'a emporté", a conclu Luc-André Lenormand.

En instance de séparation. C'est Francisco Benitez qui avait signalé la disparition de sa fille et de sa femme. Selon ses propos, toutes deux avaient quitté le domicile le 14 juillet après une dispute entre sa femme et lui. Francisco et Marie étaient d'ailleurs en instance de séparation. "Il était convenu que l'épouse déménage avec leur fille et lui s'engageait à payer le loyer", a indiqué le procureur adjoint, selon L'Indépendant. Vendredi, alors que cette disparition a rapidement été jugée "inquiétante", le parquet a ouvert une information judiciaire pour "recherche des causes de la disparition".

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Une interview vidéo. Francisco Benitez, s'était confié dimanche en vidéo à Paris-Match. Apparaissant en sanglot permanent, l'homme, fatigué, assurait "être dans l'incertitude". "Ça fait trois semaines qu'elle est partie. Et ma fille ne serait jamais partie comme ça sans donner de nouvelles, c'est impossible", expliquait-il. "Beaucoup de choses nous passent par la tête, mais on tient".

> Le témoignage de Francisco Benitez (document ParisMatch.com) :

"Une famille comme les autres". Dans cette même vidéo, le mari et père des disparues s'était également attardé sur les violentes attaques dont il était la cible sur Internet. "Le plus dur, pour nous, c'est de lire ce que les gens commentent sans connaître notre vie privée", lançait-il. "Nous sommes une famille comme les autres, avec des hauts et des bas. Les gens qui me connaissent savent qu'Allison, c'est ma vie. Mais il n'y a que les gens qui me connaissent qui peuvent le savoir", précisait-il.