Clément Méric : deux suspects incarcérés

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Alcyone Wemaere, avec agences , modifié à
Cinq suspects ont été mis en examen. Trois ont été relâchés. L'intention de tuer a été écartée.

Cinq mises en examen, deux incarcérations. Esteban M., principal suspect dans l'enquête sur la mort de Clément Méric, a été mis en examen samedi pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Quatre autres mises en examen ont suivi. La compagne d'Esteban est poursuivi pour complicité de violences volontaires en réunion et trois jeunes hommes pour violences volontaires en réunion.L'un d'entre eux a été incarcéré en détention provisoire.Les trois autres ont été relâchés sous le régime du contrôle judiciaire.

Plus tôt dans la journée, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour homicide volontaire à l'encontre du principal suspect dans la mort de Clément Méric. Le militant d'extrême gauche est, par ailleurs, bien mort des coups portés, a confirmé samedi le procureur.

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L'intention homicide finalement écartée. Le procureur de Paris François Molins a indiqué samedi qu'une information judiciaire pour homicide volontaire avait été ouverte à l'encontre du principal suspect, Esteban. Le nombre de coups mais aussi la différence de carrure entre le suspect et la victime - qui mesurait 1m80 pour 66 kg -, de même que la suspicion de l'usage d'un poing américain avaient mené au choix du qualificatif d'homicide volontaire. Mais le juge d'instruction a finalement écarté l'intention de tuer après l'audition d'Esteban M.

Le parquet a également requis l'ouverture d'une enquête pour violences volontaires en réunion, violences volontaires et complicité de violences volontaires en réunion à l'encontre de cinq suspects, parmi lesquels Esteban. Âgés de 19 à 32 ans, tous ont un casier judiciaire vierge et se disent sympathisants du groupe "Troisième Voie". 

Mort à cause des coups. "Le décès de Clément Méric n'est pas dû à un hématome qui aurait été causé par la chute à terre, mais il est dû aux traumatismes crâniens faciaux qui ont été occasionnés par les coups de poings qui ont été portés sur la victime", a déclaré samedi le procureur de Paris François Molins en se basant sur les résultats de l'autopsie.

Le suspect connu pour port d'armes. Esteban, agent de sécurité de 20 ans, était connu des services de police pour port d'arme et comme sympathisant du mouvement d'extrême droite Troisième Voie, a aussi indiqué le procureur de Paris. Esteban, dont le procureur a refusé de divulguer le nom de famille, a reconnu avoir porté deux coups au militant antifasciste, dont celui l'ayant fait tomber. Le principal suspect, au domicile duquel deux poings américains ont été saisis, a affirmé avoir porté les coups à main nue contrairement à ce qu'affirme un témoin.      

La genèse de la "rixe" reconstituée. L'enquête de flagrance a permis de retracer en partie les origines de la bagarre ayant entraîné la mort de Clément Méric, mercredi soir, aux abords d'un immeuble dans lequel se trouve une salle de vente privée de vêtements, dans le 9ème arrondissement de Paris. Selon les premiers éléments de l'enquête, un ami de Clément Méric a d'abord "chambré verbalement" un skinhead qui se trouvait dans la salle de vente. "Les nazis viennent faire leur course", aurait-il lancé.  Clément Méric et ses amis auraient continué à provoquer le groupe d'ultra-nationalistes, menaçant de les "attendre en bas". Un vendeur a indiqué avoir alors entendu l'un des skinheads appeler du renfort, visiblement pour en découdre. Les suspects ont tous donné la même version des faits, à savoir qu'une bagarre "généralisée et désordonnée" a éclaté, qu'ils étaient en état de légitime défense et qu'ils n'avaient jamais eu l'intention de tuer le jeune homme, selon des sources policières. Ils disent avoir "répliqué", a confirmé samedi le procureur de Paris.

 

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Mandat de dépôt requis pour les quatre hommes. Les cinq personnes gardées à vue, quatre hommes et une femme, ont été déférées au parquet dans la nuit de vendredi à samedi, a précisé François Molins samedi. Un mandat de dépôt a été requis à l'encontre des quatre hommes, et le parquet a sollicité le placement sous contrôle judiciaire de la femme.  

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