Affaire Carlton : l'ombre de DSK

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avec Lionel Gougelot , modifié à
L'un des protagonistes présumés de soirées tarifées a mis en cause l'ex-patron du FMI.

L’affaire des soirées libertines à l’hôtel Carlton ne se limite plus au seul milieu lillois. Les premières auditions des participants supposés ont livré de nouveaux détails. Soirées à l’hôtel Carlton de Lille, à l’hôtel Murano de Paris, mais aussi déjeuners libertins au restaurant parisien L’Aventure : autant de rendez-vous auxquels auraient notamment participé le commissaire Jean-Christophe Lagarde, mis en examen pour proxénétisme aggravé, mais aussi Dominique Strauss-Kahn, l'ancien patron du FMI.

"Chacun était avec sa copine"

En première ligne parmi ceux qui citent DSK dans ce dossier : David Roquet. Ce directeur d'une filiale du groupe de BTP Eiffage, mis en examen et écroué la semaine dernière, a dit avoir toujours été fasciné par la personnalité de Dominique Strauss-Kahn. Lors de son audition, David Roquet, qui a depuis été mis à pied par son employeur, a détaillé aux policiers comment étaient organisées, selon lui, les soirées fines en compagnie de prostituées belges.

Extraits d’une virée parisienne à l’hôtel Murano : "il y avait Fabrice et Jean-Christophe Lagarde. On s'est retrouvés à la gare et puis, à quatre, nous sommes allés sur Paris", rapporte Le Figaro, avant de poursuivre : "nous nous sommes rendus dans un hôtel, l'hôtel Murano. Nous avons mangé dans la chambre puis nous avons eu des relations sexuelles tarifées. Chacun était avec sa copine, moi j'étais avec Jade, DSK avait aussi sa copine et il y avait d'autres personnes".

L'hôtel en question a nié vendredi toute implication, soulignant que ses chambres et salons sont des lieux privés.

Des soirées passées en notes de frais

L’entrepreneur en BTP faisait passer en notes de frais, clairement estampillées "DSK", la moitié des réservations d’hôtel et de restaurant, ainsi que l’argent des prostituées. Un financement approuvé par sa direction, qui y voyait sans doute des frais de représentation. Mais qui pourrait constituer un abus de bien social.

Le reste était pris en charge et re-facturé par une société d’évènementiel gérée par la compagne d’un autre chef d’entreprise, amateur lui aussi de soirées libertines.

Un voyage avec DSK à la veille de l'affaire du Sofitel

Ce système de financement aurait permis d’organiser trois autres voyages et des soirées sexuelles, cette fois-ci à Washington, fin 2010 mais aussi en février et mai 2011. Avion, hôtel, restaurant : tous les frais étaient payés, officiellement pour "une découverte du FMI". Mais aussi pour des rencontres avec des prostituées, dont la dernière aurait eu lieu la veille de l’affaire du Sofitel de New York pour laquelle la justice américaine a choisi d'abandonner les charges pesant contre DSK.