Salaires en deçà du Smic : la solution contre le chômage ?

Jean-Marc Daniel, économiste
Jean-Marc Daniel, économiste
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Elodie HUCHARD , modifié à
VOTRE CHOIX D’ACTU DU 3 AVRIL – Faut-il accepter de travailler avec un salaire inférieur au SMIC pour faire diminuer le chômage ?

Chaque jour avec "Votre choix d’actu", Europe 1 vous propose de définir un thème qui sera approfondi dans Europe midi – Votre Journal animé par Wendy Bouchard.

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>>> Jeudi 3 avril, vous avez été 60% à faire "Votre choix d’actu" sur la proposition de Pascal Lamy. Mercredi 2 avril, sur La Chaîne Parlementaire, l’ancien directeur-général de l’Organisation Mondiale du Commerce a en effet déclaré qu’il "pense qu’à ce niveau de chômage, il faut aller vers davantage de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au SMIC".

Jean-Marc Daniel, économiste, professeur associé à l’ESCP Europe et appartenant au Think Tank l’Institut de l’Entreprise, réagissait à cette déclaration dans Europe midi – Votre journal. Rappelant que cette sortie "n’aurait pas d’impact puisque Pascal Lamy n’est pas aux affaires", il s’est ensuite attaché à en montrer l’intérêt. Même si, selon lui, cette  "provocation" ne peut être accueillie favorablement. Citant le CPE et le SMIC jeune, l’économiste souligne "qu’à chaque fois cela s’est heurté à la colère de la jeunesse et à des difficultés avec la population".

Emplois mal payés : une solution contre le...par Europe1fr

Une solution pour les jeunes. Jean-Marc Daniel a d’abord souligné que le niveau de chômage "est une aberration en Europe"  qui nécessite d’élaborer rapidement des solutions. A ses yeux, les emplois d’avenir sont des "emplois dépassés" qui "masquent la réalité". A contrario, les emplois évoqués par Pascal Lamy pourraient être une aide pour les jeunes, afin "de leur permettre de mieux s’insérer sur le marché du travail". Et l’économiste de souligner que "la seule solution pour les jeunes, c’est une période de sas pendant laquelle ils coûteront moins cher qu’à l’heure actuelle avec le coût du travail". En revanche, cette solution n’est selon lui, valable que pour les jeunes entrant pour la première fois sur le marché du travail, et non pas pour les autres catégories de travailleurs.

"De l’oxygène" pour les entreprises. Sortant certains jeunes du chômage, ces emplois permettraient aussi "de créer de la richesse", "enjeu ultime" pour l’économiste. Les entreprises pourraient, elles aussi, être gagnantes "en ayant plus d’oxygène et une capacité de choix" plus large. Bref, l’économiste préfère ces emplois malmenant les règles de rémunérations minimum aux emplois jeunes, car "employer les gens pour les employer c’est une mauvaise mesure".