Vers un plan de recapitalisation des banques ?

La Société Générale a perdu, depuis le 1er juillet, 61% de sa valeur en bourse.
La Société Générale a perdu, depuis le 1er juillet, 61% de sa valeur en bourse.
  • Copié
avec agences
Le gouvernement dément et assure que les banques "n'ont pas de problème de solvabilité."

Le gouvernement prépare-t-il un plan de recapitalisation des banques françaises ? C'est ce que laisse entendre le Journal du Dimanche, s'appuyant sur des sources politiques et bancaires.

Inquiété par les chiffres désastreux de la banque de Paris, le gouvernement a convoqué, le 11 septembre, une réunion à laquelle ont participé le directeur du Trésor et les dirigeants de BNP Paribas, de la Société Générale, de la BPCE, du Crédit Agricole et du Crédit Mutuel. L'État aurait proposé aux cinq principales banques françaises de renflouer leurs caisses à hauteur de 10 à 15 millions d'euros.

Le plan de l'État, qui se matérialiserait par des prêts ou des actions sans droit de vote, viserait prioritairement la Société Générale. Selon le JDD, le patron de la banque de la Défense, Frédéric Oudéa, aurait accepté ce plan d'aide à condition que les autres banques bénéficient aussi de ce plan de sauvetage. Il espère ainsi éviter de mettre en avant les faiblesses d'une banque en particulier. Des conditions formellement refusées par Baudoin Prot, le PDG de BNP Paribas.

"Il n'y a aucun plan"

L'Élysée a aussitôt démenti tout projet de recapitalisation des banques françaises. "Ce n'est absolument pas en préparation", a insisté l'entourage du chef de l'État auprès du JDD. "Les banques ont augmenté leurs fonds propres de 50 milliards d'euros depuis 2008. Nous les encourageons à le faire, mais pas avec de l'argent public."

“Il n’y a aucun plan”, a affirmé, de son côté, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, dans le JDD.

Le plan de sauvetage de la Grèce, une priorité

Alors que l'Allemagne doit voter le deuxième plan d'aide à la Grèce, adopté par la France le 21 juillet, le ministère de l'Économie assure, dimanche, qu'un plan de sauvetage des banques françaises n'est pas à l'ordre du jour. "Il n’y a pas de raison d’avoir une stratégie alternative dès lors que celle à laquelle nous croyons n’est pas encore en place", avait lancé le ministre des Finances François Baroin, jeudi, à Washington, à l’occasion des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

L'entourage du ministre des Finances se veut en effet rassurant sur la santé des banques françaises : "Les banques françaises n’ont pas de problème de solvabilité, pas de problème de fonds propres, elles pourraient absorber un défaut grec".

Alors que les banques cotées en bourse rencontrent de plus en plus de difficultés, les appels à une recapitalisation des banques européennes se sont multipliés.

Un climat de panique financière

Cette mesure a déjà été mise en application en 2008, après la faillite de Lehman Brothers. Cette fois, c'est le risque de faillite de la Grèce et l'extrême nervosité des marchés financiers qui inquiètent. Cette semaine, les cours des valeurs bancaires ont perdu 10% en Bourse.

Principale victime : la Société Générale, qui a perdu, depuis le 1er juillet, 61% de sa valeur ; suivie de près par le Crédit agricole en chute de 58%. BNP Paribas s'en sort un peu mieux avec une perte de 53%.