Une délocalisation financée par l’Etat

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Karine Lambin , modifié à
Le groupe Trèves, maison mère de Sodimatex, aurait menti sur la délocalisation de ses activités.

Mobilisés depuis des mois contre la fermeture de deux usines, les salariés de Trèves crient au scandale. Les négociations sur le plan social ont repris lundi à Sodimatex sur fonds de polémique. On savait déjà que le groupe avait touché 55 millions d’euros d’aides du fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) juste avant d’annoncer 600 suppressions de postes et les fermetures de deux usines : PTPM à Aÿ dans la Marne et Sodimatex à Crépy-en-Valois dans l’Oise.

Ce qu'a révélé l’Humanité vendredi, c’est que la direction a en plus menti sur ses activités. Ils viennent d’apprendre qu’une bonne partie des activités de PTPM ont été transférées en Roumanie contrairement à ce qui avait été annoncé en octobre dernier. Les salariés de PTPM étaient tombés de leur chaise une première fois. Ils avaient appris de la bouche d’Hervé Guyot, ancien de l’état-major de PSA, et directeur général du FMEA, que les 55 millions d’euros accordés au groupe l’avaient été à la condition de fermer deux usines en France, PTPM et Sodimatex en l’occurrence. La direction du groupe avait annoncé délocaliser en Espagne et au Portugal. La direction évoque aujourd’hui pour sa part des "essais" limités à un seul véhicule, la Logan construite en Roumanie.

Cette affaire montre la gêne de l’entreprise Trèves à délocaliser dans des pays à très bas coût après avoir touché de l’argent d’un fonds qui sert normalement à sauvegarder l’emploi en France. Elle montre aussi les limites du FMEA et plus généralement du fonds stratégique d’investissement auquel il appartient.