TVA réduite : McDonald's riposte

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Sophie Amsili , modifié à
Le député PS Thévenoud l'accuse d'avoir empoché "19 millions d'euros d'argent public".

McDonald's contre-attaque. En plein débat sur le relèvement de la TVA dans la restauration, la chaîne de restauration a été prise pour cible par le député socialiste Thomas Thévenoud. Accusée de s'être " mis dans la poche 19 millions d'euros d'argent public", l'enseigne fait paraître mardi dans plusieurs journaux français une publicité en pleine page pour affirmer qu'elle n'a pas profité financièrement de la baisse de la TVA. Elle y a même perdu, assure-t-elle.

"Encore un petit effort Monsieur Thévenoud, vos chiffres sur l'utilisation de l'argent de la TVA par McDonald's sont presque bons", ironise le groupe. Le détail en chiffres suit : en juillet 2009, lorsque la TVA dans la restauration a été réduite de 19,6% à 5,5%, McDonald's admet avoir engrangé 19 millions d'euros. Il s'agit alors de 190 millions d'euros économisés grâce à la taxation réduite auxquels se soustraient 171 millions d'euros de dépenses.

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Ces dernières représentent, selon la chaîne, des investissements ("64 millions d'euros pour améliorer l'outil de travail des équipiers et réduire l'impact environnemental des restaurants"), une baisse des prix (28 millions d'euros) et enfin des dépenses "pour améliorer les conditions sociales de (ses) employés" (79 millions d'euros), avec des primes, augmentations, et des recrutements.

"Un solde négatif de 33 millions"

Mais début 2012, lorsque la TVA a été relevée à 7%, la chaîne indique avoir supporté 52 millions d'euros de charge. "C'est en fait un solde négatif de 33 millions d'euros pour l'enseigne et ses franchisés qui est la réalité", affirme McDonald's.

Le député PS Thomas Thévenoud doit remettre mardi à la Commission des finances de l'Assemblée nationale un rapport sur l'application de la TVA réduite dans la restauration, qui représente un manque à gagner de 3 milliards d'euros par an pour l'Etat. Le diagnostic de Thomas Thévenoud est sans appel : les restaurateurs n'ayant pas tenu leurs engagements en termes de baisse de prix et de recrutement, le relèvement de la TVA est "inévitable". Les restaurateurs brandissent, eux, la menace de 100.000 suppressions d'emplois.