Sommet social : "médiatique", dit le PS

François Chérèque, a évoqué "quelques mesures utiles"
François Chérèque, a évoqué "quelques mesures utiles" © Reuters
  • Copié
avec agences , modifié à
Malgré les 430 millions annoncés par Nicolas Sarkozy, l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous.

Les  réactions sont plus que mitigées. Les mesures d'urgence annoncées mercredi par le président Nicolas Sarkozy à l'issue du sommet social sont loin de susciter l'enthousiasme. Pour doper l'emploi des jeunes, l'activité partielle et la formation des chômeurs, le chef de l'Etat a débloqué une enveloppe de 430 millions d'euros. Insuffisant répondent notamment l'opposition et  les syndicats. Seule la majorité applaudit.

L'opposition tire à boulets rouge

La première salve a été lancée par la Première secrétaire du parti socialiste, Martine Aubry. La maire de Lille a dénoncé une "opération médiatique" de Nicolas Sarkozy pour "masquer un bilan assez dramatique". "Finalement, les vraies mesures sont celles qui ont déjà été décidées et qui n'ont pas été annoncées", a accusé Martine Aubry. "Le projet de Nicolas Sarkozy, (c'était) une nouvelle et forte hausse de la TVA qu'on appelle sociale. "Voilà la vraie mesure de ce sommet: une mesure non encore annoncée mais dont tous les syndicats ont compris qu'elle était sous la table et qu'elle sortirait sur la table à la fin sans doute de la semaine prochaine", a-t-elle conclu.

Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’Élysée, a quant à lui dénoncé une "comédie absolument insupportable". "Voir tous ces gens réunis pour faire dire par le président de la République ce que le Medef aurait pu dire tout seul", a dénoncé Jean-Luc Mélenchon lors d'un déplacement à Metz. "C'est une agitation sans cohérence pour essayer de faire passer deux ou trois idées éculées comme la TVA sociale", a-t-il ajouté.

Pour Eva Joly, une nouvelle cure "d'austérité" est à prévoir. "Si je salue le fait qu'un accord ait été trouvé sur le chômage partiel, je ne peux m'empêcher de relever l'incohérence du président qui, dans le même temps, subventionne les heures supplémentaires et pourrait favoriser l'augmentation du temps de travail", poursuit-elle, proposant une "grande négociation sur ce sujet au lendemain de l'élection".

L'UMP s'enthousiasme

Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint de l'UMP, a salué "un exercice de vérité important". "On peut se réjouir des convergences qui ont été trouvées avec les partenaires sociaux en particulier pour lancer sans tarder des mesures d'urgence pour protéger l'emploi", a insisté Marc-Philippe Daubresse.

Christian Estrosi, député maire UMP de Nice a tenu "à saluer un sommet à la hauteur des enjeux, qui n'est qu'une étape dans le soutien de l'Etat à l'emploi". L'ancien ministre de l'Industrie n'a pas manqué de rappeler que plusieurs mesures annoncées "font partie des propositions des Etats généraux de l'industrie qu'il avait réunis en 2010 lorsqu'il était ministre de l'Industrie, notamment la création d'une grande banque de l'industrie".

Les syndicats déchantent

Le numéro un de la CFDT, François Chérèque, a évoqué "quelques mesures utiles que la CFDT va prendre, même si elles ne vont pas aussi loin que nous le souhaitions". Mais il a regretté "le flou sur le financement de ces mesures" et "le flou total sur les futures décisions du gouvernement même sur le financement de la protection sociale".

Bernard Thibault, leader de la CGT, a estimé mercredi que les mesures annoncées lors du sommet social n'auraient "pas d'impact sur l'emploi" et appelé à "la poursuite de la mobilisation". Il a dit aboutir à "un constat de désaccord" sur l'idée, défendue par des organisations patronales et "reprise à plusieurs reprises par le président de la République", que "la véritable cause du chômage était le coût du travail trop élevé" en France.

Du côté de Force ouvrière, le sentiment est très mitigé. Le secrétaire général de l'organisation syndicale, Jean-Claude Mailly a souligné que "sur certains points nous avons des réponses, c'est le cas pour le chômage partiel, où l'Etat mettra 100 millions d'euros".

Autre son de cloche du côté du patronat. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a affirmé que deux "consensus" s'étaient dégagés sur le chômage partiel et la formation, à l'issue d'une "réunion très riche" et "très diverse". "Nous sommes prêts à nous engager sur un objectif de 60.000 formations" dans le cadre de la Préparation opérationnelle à l'emploi (POE), dispositif piloté par Pôle Emploi.