SFR revoit ses tarifs à la baisse

Pressé par la concurrence, SFR anticipe et  doit annoncer lundi une baisse non négligeable de ses tarifs.
Pressé par la concurrence, SFR anticipe et doit annoncer lundi une baisse non négligeable de ses tarifs.
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avec Mélanie Taravant , modifié à
Face à la concurrence, l’opérateur de téléphonie a annoncé mardi une baisse tarifaire.

La guerre des opérateurs mobiles est lancée, une bonne nouvelle pour les consommateurs. Comme le révélait Europe 1 lundi, face aux annonces de la concurrence et à l'arrivée prochaine de Free sur le marché, le groupe SFR, numéro deux de la téléphonie, a annoncé mardi qu’il revoyait ses tarifs à la baisse. Les abonnés devraient voir leur forfait de téléphone chuter d'environ 25 %, ce qui devrait se traduire chaque mois par une baisse moyenne de 10 euros sur les factures.

"Il y a six mois avec (le PDG) Frank Esser, on a redéfini notre stratégie d'entreprise. On passe de 33 à huit tarifs", a expliqué Frank Cadoret, le directeur général des segments grand public et professionnel, citant une simplification des offres qui serait selon lui difficile à répliquer rapidement.

Enfin un peu de concurrence

Une annonce importante pour le porte-monnaie des consommateurs, mais qui n’a rien d’un geste de charité : si SFR baisse ses prix, c’est qu’il n’a pas vraiment le choix. Jusque-là, le secteur a toujours réussi à s’entendre pour maintenir les tarifs à un niveau élevé, une entente illégale punie par l’Union européenne en mars 2009.

Mais le secteur de la téléphonie commence à bouger grâce à l’arrivée prochaine du groupe Free, qui promet de casser le prix et s’est associé avec Orange. Les opérateurs low cost, de type Simpleo, commencent aussi à rencontrer un succès grandissant et Numéricable a revu son offre en incluant les appels illimités vers les téléphones mobiles depuis sa box Internet.

Le groupe SFR est donc confronté à un problème de taille : la concurrence risque de faire fuir ses clients. D’où une baisse importante des tarifs, mais qui devrait néanmoins avoir une contrepartie : le prix d'achat du téléphone risque de grimper.

"Pas de subvention de l’opérateur"

"J’imagine mal que SFR baisse autant ses prix si ce n’est pas assorti de la condition que vous n’avez pas de mobile avec, ni de subvention de l’opérateur sur votre mobile et vous vous débrouillez", décrypte Benoit Flamand, directeur d'Itasset management, société de gestion spécialisée dans les valeurs de technologies de l'information.

Jusqu’à présent, lorsque vous prenez un abonnement, l’opérateur paye une grande partie de votre téléphone et vous le fait payer un peu chaque mois. Désormais, "soit vous achetez un téléphone et SFR vous le fait à un certain prix. Soit vous gardez votre mobile et vous renouvelez votre abonnement tout court. Du coup, si vous ne voulez pas changer votre terminal, vous avez un abonnement moins cher", ajoute-t-il.

Ce nouvel équilibre entre forfaits à la baisse et téléphone en hausse risque en tout cas de modifier les habitudes de consommation. Lorsque le Japon et la Corée ont testé cette nouvelle règle du jeu, les ventes de téléphones portables ont dégringolé.