Réduction des déficits : Montebourg veut des "contreparties" de Bruxelles

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Alexis Toulon , modifié à
FRANC-TIREUR - Le ministre de l’Economie souhaite une "stratégie de croissance" qui ne soit pas "entravée par la réduction des déficits".

Manuel Valls a détaillé mercredi les 50 milliards d’économies que va faire le gouvernement dans les trois prochaines années. Une politique d’austérité qui n’est pas au goût d’Arnaud Montebourg farouche défenseur de la relance, qui met toutefois de l’eau dans son vin. Le ministre de l’Economie estime dans Les Echos qu’"être un militant de la croissance, c’est d’abord être un militant de l’emploi", mais que la lutte contre les déficits est inévitable.

Plus de croissance, plus d’emplois, moins de déficit. Arnaud Montebourg souhaite "reconquérir des marges de manœuvre pour retrouver une croissance forte et le chemin du plein-emploi". Mais le ministre de l’Economie reste dans le rang et défend la politique choisie par Manuel Valls. Selon lui, si "redresser les comptes publics n’est pas une fin en soi". Toutefois, "c’est la garantie de notre souveraineté vis-à-vis des marchés financiers et enfin c’est ce qui permettra à l’Etat, aux entreprises mais aussi aux ménages d’emprunter à des taux bas". Mais la priorité doit être donnée à la croissance selon le ministre de l’Economie "cette stratégie de croissance ne doit pas être entravée par la réduction des déficits et la remise en ordre des comptes publics". Et de rappeler que les deux sont intimement liés : "sans croissance, le rétablissement des comptes publics sera extrêmement difficile".

Soutenir les entreprises et redonner du pouvoir d’achat. La politique mise en place par le gouvernement a deux visages : le pacte de responsabilité et le pacte de solidarité. "Notre pays a besoin de soutenir ses entreprises, créatrices de richesses. C’est pourquoi, il y a des économies d’un côté et le pacte de solidarité et de responsabilité de l’autre dont une partie ira au soutien des entreprises. Une autre partie alimentera le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes", résume le ministre. L’objectif est de permettre aux entreprises de remplir leurs carnets de commande. Et cela passe par un redémarrage de la demande intérieur, et une conquête des marchés extérieurs qui doit être favorisée par la politique monétaire.

Un contrat donnant/donnant avec Bruxelles. Les efforts de réduction des déficits consentis par la France sont tels que le ministre de l’Economie souhaite obtenir des "contreparties" de la part de Bruxelles. Et cela passe par un changement "de cap tant sur la politique monétaire que sur le plan de la relance par les investissements". Arnaud Montebourg assure que "nous ne pouvons pas, en tant qu’Etat-membre, prendre des décisions difficiles si nous ne sommes pas soutenus par des changements importants au plan de l’Union sur la politique monétaire !". Il plaide donc pour une baisse de l’euro, rappelant que "la BCE ne respecte pas son mandat selon lequel l’inflation doit être proche de 2 % ".

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