Petroplus : "c'est pas gagné…"

Cinq repreneurs potentiels ont déposé leur offre mardi pour Petroplus, juste avant la date limite de dépôt des dossiers.
Cinq repreneurs potentiels ont déposé leur offre mardi pour Petroplus, juste avant la date limite de dépôt des dossiers. © REUTERS
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avec Mélanie Taravant, Ariane Lavrilleux et Aurélien Fleurot
RÉACTIONS - Les salariés se montrent prudents, voire méfiants, au sujet des offres de reprise.

"On ne sait plus si on doit vraiment y croire ou pas." Foued, technicien chez Petroplus, qui a accepté mercredi de se confier à Europe1, refuse encore de prononcer le mot "soulagement", à l'instar de beaucoup de ses collègues. Pourtant, l'ombre d'une faillite et d'un plan social semble s'éloigner des 470 salariés de la raffinerie. Cinq repreneurs potentiels ont en effet déposé leur offre mardi, juste avant la date limite de dépôt des dossiers. Deux propositions sont même jugées "sérieuses" par le gouvernement. Le tribunal de commerce donnera, lui, sa réponse d'ici quelques semaines. En attendant, le moral des salariés est loin d'être à l'optimisme.

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• "On vit les montagnes russes". "Il y a eu tant d'offres, considérées comme solides, qui n'ont jamais eu de signature. Ce n'est pas encore gagné", nuance ainsi au micro d'Europe1 Yvon Scornet, délégué CGT de Petroplus. "Cela fait un an et demi qu'on vit des montagnes russes", déplore le syndicaliste. Même scepticisme chez Foued. "On a vu les annonces se succéder et s'envoler. On ne peut pas se projeter aujourd'hui. Même s'il y a un repreneur, même si l'on est en CDI, ce ne sera pas garanti pour 10,20, ou 30 ans", s'inquiète-t-il. Une seule chose de sûr pour lui : "on va savourer la prochaine période de travail, parce qu'on ne sait pas combien de temps ça va durer."

CGT Petroplus

• Une opération de comm'? En coulisse, les représentants de salarié se montrent encore plus méfiants. L'un d'entre eux, rencontré par Europe1, a même préféré rester anonyme pour témoigner de son malaise face aux annonces de mardi. Selon lui, ces offres "tombées de nulle part" permettent seulement au gouvernement de faire bonne figure au moment où les plans sociaux se multiplient. Il craint, d'ailleurs, la tenue d'un plan social dans les semaines qui viennent.

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• "Nettement mieux qu'hier soir". Au milieu du scepticisme, certains y croient tout de même encore, un peu.  "La situation est nettement mieux qu'hier soir. On nous considérait comme mort, la peau séchée sur les câbles. On est encore vivant", s'est malgré tout réjoui le délégué CGT, Yvon Scornet. Et de conclure : "On tient debout, on a au moins deux offres solides, qui ont travaillé énormément en très peu de temps. On va voir et travailler pour que les choses se concrétisent."