Patrons du privé : les salaires encadrés ?

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Thomas Morel avec agences , modifié à
Najat Vallaud-Belkacem a annoncé jeudi matin un texte de loi avant l'été pour limiter les abus.

Va-t-on vers la fin des salaires extravagants pour les grands patrons ? Jeudi, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, a annoncé qu'une loi verrait le jour avant l'été pour encadrer leurs salaires. "Il s'agira de mettre fin à un certain nombre de pratiques et d'introduire de la transparence dans la rémunération" des dirigeants des grandes entreprises, a-t-elle précisé sur LCI.

>> Ecoutez Najat Vallaud-Belkacem, jeudi matin

Un projet encore vague. Pour l'instant, le contenu exact de ce projet reste flou. Le gouvernement envisage-t-il la fin des retraites chapeau ? "On verra", répond Najat Vallaud-Belkacem. Selon elle, "les détails sont en construction, mais les Français comprennent très bien que par souci (…) de régulation des pratiques abusives, on puisse vouloir légiférer sur ce sujet."

Les dirigeants du public à la diète. D'autant que cela permettrait de mettre sur un pied d'égalité dirigeants du public et du privé. Les premiers sont en effet soumis, depuis l'été 2012, à une limitation de leurs salaires à un maximum de 450.000 euros. Le gouvernement prévoit en plus, à terme, d'encadrer leurs stock-options, parachutes dorés et autres retraites chapeaux. Il n'est cependant pas question de faire subir le même sort aux entreprises privées. "On ne peut pas faire dans le privé ce qu'on fait dans le public, cela va de soi", estime la ministre des Droits des femmes.

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Le précédent suisse. Mais la majorité pourrait s'inspirer largement de ce qui a déjà été fait en Suisse. Début mars, les citoyens helvètes ont approuvé à une large majorité l' "initiative Minder", qui prévoit un strict contrôle des rémunérations des dirigeants des grandes entreprises. De l'autre côté du lac Léman, les salaires seront bientôt soumis au vote des actionnaires, tandis que les primes d'arrivée et les parachutes dorés vont être purement et simplement interdits. Cette règle s'accompagne de sanctions fortes : jusqu'à trois ans de prison et six ans de salaires sous forme d'amende.

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