Pacte de responsabilité : les discussions s'enlisent

© MAXPPP
  • Copié
Anne-Laure Jumet et Damien Brunon , modifié à
ENQUÊTE E1 - Seules 18 branches ont aujourd'hui tenu ou planifié une discussion sur les fameuses contreparties au pacte voulu par François Hollande.

L'INFO. François Hollande reçoit mardi après-midi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger et s'entretiendra jeudi avec Pierre Gattaz, le président du Medef sur le Pacte de responsabilité. Des rendez-vous organisés à leur demande, précise l'Elysée alors que le ton est monté la semaine passée entre d'un côté la CFDT et le gouvernement et de l'autre, le patronat. Mercredi dernier, Laurent Berger a qualifié "de provocation insupportable" les déclarations de Geoffroy Roux de Bézieux, vice-président du Medef qui a menacé de "sortir" du pacte de responsabilité, estimant que la baisse de la fiscalité promise par le gouvernement aux entreprises était "une supercherie complète".

Enlisement. Depuis l'annonce du Pacte de responsabilité en janvier, les partenaires sociaux se sont accordés sur le lancement de discussions par branches pour définir les contreparties aux 30 milliards d'allègements de charges pour les entreprises. Des contreparties qui doivent se traduire par des objectifs en termes d'emploi ou de formations. Mais, pour l'instant, le Pacte de responsabilité semble totalement enlisé, les patrons ne montrant aucun empressement à discuter. Selon les chiffres du Medef, 18 branches ont aujourd'hui tenu ou planifié une discussion soit seulement le quart des métiers comptabilisés.

Prises de contact frileuses. Dans le secteur électrique et gazier, aucune réunion n'a eu lieu pour le moment. Dans celui de la distribution, il y a bien eu une prise de contact mais sans avancée. Dans le secteur des banques, les représentants patronaux n'ont pas montré beaucoup plus d'entrain lors de la session de discussions sur le mode "c'est la crise, ça va être compliqué". Même tonalité dans le secteur de la pharmacie où la discussion a tourné court : le patronat a expliqué aux syndicats qu'il ne voyait pas comment s'engager sur l'emploi, étant donné les économies faites sur le médicament qui, disent-ils, les prennent à la gorge. Dans celui de la métallurgie, qui représente un million et demi de salariés, les choses avancent un peu plus vite, une "méthode de travail" sur les fameuses contreparties ayant été définie.

sur-le-meme-sujet-sujet_scalewidth_460_scalewidth_460

EMPLOI - Pacte de responsabilité : les DRH n'y croient pas

ACTU - Budget : Paris se réjouit du "oui, mais" de Bruxelles

IMPÔTS - Réduction d'impôt : la mesure s'appliquera dans la durée