PSA et Fiat se séparent dans le Nord

PSA Peugeot Citroën a annoncé qu'il va prendre possession, d'ici à a fin de l'année, à 100% de l'usine Sevelnord d'Hordain, tenu jusqu'alors à 50/50 avec Fiat.
PSA Peugeot Citroën a annoncé qu'il va prendre possession, d'ici à a fin de l'année, à 100% de l'usine Sevelnord d'Hordain, tenu jusqu'alors à 50/50 avec Fiat. © Edouard Bride/MaxPPP
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GS avec AFP , modifié à
Le constructeur français reprendra les parts de Fiat dans l'usine Sevelnord. Au détriment de l'emploi?

Le divorce est consommé entre PSA Peugeot Citroën et Fiat dans le Nord. Le groupe français a annoncé mercredi qu'il va prendre possession, d'ici à a fin de l'année, à 100% de l'usine Sevelnord d'Hordain, tenu jusqu'alors à 50/50 par les deux constructeurs. Aucun montant de transaction n'a été communiqué.  

Le constructeur automobile français avait déjà annoncé au printemps 2011 la fin de son partenariat avec son homologue italien après 2017, en raison de divergences de vues concernant le développement de nouveaux modèles.

L'usine d'Hordain emploie 2.800 salariés

"Aux termes de ce projet d'accord concernant le transfert des parts (50%) de Fiat Group Automobiles (FGA) à PSA, Sevelnord continuera d'assurer la production de véhicules utilitaires légers pour les deux groupes jusqu'à l'entrée en vigueur de la norme Euro 6 sur les niveaux d'émissions fin 2016", a indiqué mercredi la direction de PSA dans un communiqué.

L'usine d'Hordain emploie 2.800 salariés et fabrique les monospaces Peugeot 807, Citroën C8, ainsi que les véhicules utilitaires Peugeot Expert, Citroën Jumpy et Fiat Scudo. Les engagements pour Fiat représentent actuellement 20 à 25% de la production à Sevelnord.

Aucun nouveau partenariat n'a été annoncé dans l'immédiat, ce qui laisse planer l'incertitude sur l'avenir du site. En avril, le président Nicolas Sarkozy avait évoqué la possibilité d'un accord avec le japonais Toyota. Côté PSA, la direction a précisé qu'il y avait des "discussions encore en cours" mais qu'elle ne pouvait "en dire plus à ce stade". Son directeur industriel, Denis Martin, s'était toutefois montré optimiste fin juin, disant travailler "sur des orientations plutôt positives" pour Sevelnord.

"La preuve formelle de l'avenir de Sevelnord"

"Dès 2013, Fiat aura un simple accord commercial pour acheter des véhicules à Sevelnord. Mais, les volumes vont s'étioler progressivement ", craint par contre Ludovic Bouvier, délégué de la CGT, contacté par La Tribune.fr.

Mais pour Pascal Lucas, délégué CFE-CGC (encadrement), il s'agit d'une "bonne nouvelle". La production à Hordain du K-zéro, un véhicule utilitaire, est évoquée. Sevelnord est en lice ainsi que l'usine de Vigo en Espagne. Selon Pascal Lucas, les salariés devraient être fixés le 20 juillet.

La CFDT a quant à elle considéré dans un communiqué le départ de Fiat comme "la preuve formelle de l'avenir de Sevelnord", estimant que ce n'est "certainement pas pour fermer l'entreprise, au contraire" que PSA s'engage à racheter les parts de Fiat. Le syndicat estime que "le plus grand danger" est de "voir partir le savoir-faire avec les salariés qui seront incités à quitter l'entreprise".

Veille du CCE extraordinaire

PSA avait posé trois conditions pour le maintien de l'emploi à Sevelnord: dénouer l'accord avec Fiat, trouver un partenaire pour développer un nouvel utilitaire et améliorer la compétitivité du site. Sur ce dernier point, des négociations sont en cours depuis un mois, selon la CGT, qui "refuse catégoriquement quelque recul social pour les salariés."

Cette annonce intervient à la veille d'un comité central d'entreprise extraordinaire prévu pour dévoiler des mesures visant à redresser le groupe. Plusieurs sources syndicales redoutent qu'au plan national le nombre de postes supprimés n'atteigne 10.000.