PSA : Matignon maintient la pression

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Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
Jean-Marc Ayrault a rappelé lundi à Philippe Varin qu'il attendait des "engagements forts".

Leur face à face a duré un peu plus d'une heure. Le patron de PSA, Philippe Varin et le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault ont tenté de trouver un terrain d'entente sur le plan de restructuration de PSA et ses 8.000 suppressions d'emplois. Selon Matignon, Philippe Varin se serait "clairement engagé", à prendre des mesures "tenant compte des demandes" de François Hollande et du gouvernement sur le plan de restructuration au sein du groupe automobile et ce, à deux jours d'une négociation sociale au sein du groupe.

La semaine dernière, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, avait, sans détour, mis en cause la stratégie industrielle du groupe. Lors de son interview du 14 juillet, François Hollande avait de son côté estimé que le plan de restructuration était "en l'état inacceptable" et devait être "renégocié".

A l'issue de leur entrevue, Jean-Marc Ayrault s'est abstenu de réitérer ces accusations. Dans un communiqué, Matignon a en revanche "rappelé son attachement à la nécessité d'une stratégie industrielle ambitieuse pour l'industrie automobile, dans laquelle le groupe PSA peut et doit pleinement prendre sa place".

"Un entretien très constructif"

Concernant le plan de restructuration, le Premier ministre a rappelé au patron de PSA qu'il attendait des engagements forts sur plusieurs dossiers : "la limitation de l'impact sur l'emploi", "l'accompagnement de chaque salarié jusqu'à l'obtention d'un emploi", le maintien d'une activité industrielle sur le site d'Aulnay, la mise en place d'un "plan de revitalisation" du bassin d'emploi rennais, où des suppressions de postes sont aussi annoncées, et "l'accompagnement des sous-traitants et prestataires" de ces deux sites.

Sans donner de précisions sur les engagements pris par le patron de PSA,  Matignon a assuré que Philippe Varin s'était "clairement engagé" sur un dialogue social "exemplaire". Le n°1 de PSA a, pour sa part, assuré que l'entretien avec Jean-Marc Ayrault avait été "très constructif".

"Nous avons pris l'engagement que chaque employé ait une solution à son problème d'emploi (...), qu'il n'y aurait pas de licenciements secs et que nous ferions le maximum pour assurer la réindustrialisation du site d'Aulnay", a assuré Philippe Varin, à la sortie de Matignon.

Une demande d'aides pour Sevelnord

Par ailleurs, PSA a demandé des aides publiques pour son usine de Sevelnord, dans le Nord, qui emploie 2.700 personnes. La direction du site négocie actuellement un accord de flexibilité en échange de l'attribution sur place d'un nouveau véhicule. Elle a "indiqué qu'elle avait du mal à atteindre ses objectifs en termes de coûts et qu'elle était à la recherche de compléments financiers", selon une source interrogée par Reuters.