Nouveau plan de rigueur pour l'Espagne

"Ce ne sont pas des mesures aimables, ce ne sont pas des mesures populaires", a souligné Mariano Rajoy.
"Ce ne sont pas des mesures aimables, ce ne sont pas des mesures populaires", a souligné Mariano Rajoy. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Des hausses d'impôts sont prévues pour un total de 100 milliards d'économies d'ici 2015.

L'objectif est aussi ambitieux qu'important. L'Espagne a annoncé vendredi sa feuille de route économique jusqu'à fin 2014. Et c'est peu dire que la rigueur va être le maître-mot des prochains mois dans le royaume.

Le gouvernement a publié vendredi un projet de budget qui prévoit 102 milliards d'euros d'économies d'ici à 2015 et qui comprend le plan de 65 milliards déjà annoncé en juillet. Une promesse de l'Espagne censée rassurer ses partenaires de la zone euro qui luttent toujours pour endiguer la crise de la monnaie unique.

Les régions autonomes furieuses

Ces nouvelles mesures prévoient des coupes budgétaires dans l'Education et la Santé, qui concernent les régions autonomes. L'objectif est désormais de réduire le déficit public, qui était de 8,9% du PIB en 2011, à 6,3% en 2012, puis à 4,5% en 2013 et à 2,8% en 2014.

Pour tenir la corde, le gouvernement a imposé aux 17 régions autonomes, lourdement endettées et responsables l'an dernier des deux tiers du dérapage budgétaire de l'Espagne, des objectifs très stricts. Ceux-ci ont été rejetés cette semaine par quatre régions, dont deux poids lourds, la Catalogne et l'Andalousie, qui se disent furieuses du contrôle que l'Etat entend exercer sur leurs finances.

Les nouvelles économies annoncées vendredi s'ajoutent à celles déjà instaurées en juillet, qui prévoient notamment des rentrées évaluées à 35 milliards d'euros. Au menu : hausses d'impôts, dont la TVA à partir du 1er septembre, et coupes dans la fonction publique.

"Pas des mesures aimables"

Dressant le bilan de ses sept premiers mois au pouvoir, le chef du gouvernement de droite Mariano Rajoy a assuré vendredi qu'il poursuivrait "sur le chemin des réformes", afin d'assainir les comptes publics, prévenant les Espagnols qu'il ne "ferait pas de miracles". "Ce ne sont pas des mesures aimables, ce ne sont pas des mesures populaires", a-t-il reconnu.

Il n'a d'ailleurs pas exclu de devoir demander un plan de sauvetage pour l'économie du pays, promettant qu'il "tiendrait compte de l'intérêt des Espagnols". Par exemple, le chef du gouvernement a exclu de toucher aux retraites en 2013. Il ne s'est en revanche pas prononcé sur la prime de 400 euros accordée aux chômeurs longue durée par le précédent gouvernement socialiste et qui expire mi-août.