Mais c’est quoi, en fait, Megaupload ?

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Petit cours de rattrapage pour ceux qui ne connaissent pas ce site, fermé jeudi par le FBI.

Le site de téléchargement de fichiers Megaupload.com a été rendu inaccessible jeudi par le gouvernement américain, accusé de violation du droit d'auteur. Si les passionnés de nouvelles technologies et les plus jeunes savent très bien de quoi il s’agit, beaucoup doivent encore se demander ce que désigne exactement Megaupload. Europe1.fr vous propose un cours de rattrapage.

Stocker en ligne des fichiers informatiques

Megaupload est un site Internet qui propose à ses utilisateurs de stocker leurs fichiers sur Internet. Ces derniers peuvent ensuite y accéder depuis n’importe quel ordinateur en ligne ou envoyer un lien internet à leurs connaissances pour qu’ils puissent télécharger un document.

Ce site, dont le siège est à Hong-Kong, s’est rapidement imposé car il permet de stocker en ligne des fichiers lourds et offre une vitesse élevée de transfert. Mais Megaupload n’est pas isolé : une myriade de sites similaires existent, tels Mirorii, FileSonic, Rapidshare, ou encore Fileserve. Le système est toujours le même : l’offre est gratuite mais limitée, un abonnement payant permettant de télécharger sans limite.

Un service légal mais des fichiers qui ne le sont pas toujours

Megaupload permet donc à un utilisateur lambda de mettre en ligne des photos de vacances puis de permettre à ses amis de les télécharger. D’autres y stockeront des documents qu’ils ne veulent absolument pas perdre, des documents officiels par exemple, au cas où leur ordinateur personnel était détruit ou volé.

Ce site propose donc un service utile et tout à fait légal. Sauf que d’autres utilisateurs y ont stocké des films et de la musique pour ensuite donner sur des forums ou des blogs l’adresse Internet pour les télécharger directement.

Megaupload et ses homologues permettent alors de télécharger directement des fichiers piratés à une vitesse bien supérieure que ce que proposent les systèmes de peer-to-peer (eMule, torrent, etc.), ce qui explique en partie son succès.

Un succès lié à cette ambiguïté

Pourtant, le directeur technique du site, Emmanuel Gadaix, l’assure : "nous ne sommes pas un site pirate". "Nous sommes de simples intermédiaires techniques, et il ne nous appartient pas d'examiner la légitimité des contenus qui nous sont confiés", a-t-il déclaré au Nouvel Observateur.

Profitant de cette ambiguïté, le site a vu sa fréquentation exploser, les téléchargements légaux et illégaux n’étant pas séparés. Face aux critiques des maisons de disques et des distributeurs de films, Megaupload s’est engagé à supprimer tout fichier frauduleux qui leur est signalé.

Sauf que les gendarmes sont toujours en retard sur les internautes et que les pirates ont dissimulé les fichiers piratés derrières des faux noms, rendant plus difficile la recherche de ces fichiers.

Une constellation de site Megaupload

Megaupload a trouvé un filon : le site a attiré en 2011 près de 100 millions de visiteurs par mois, incitant ses créateurs à multiplier les dérivés : après Megaupload apparaît Megavideo (streaming), puis Megabox (musique), Megalive (vidéo en direct) ou encore… Megaporn.

Lors de l’arrestation de quatre cadres de l’entreprise, les policiers néo-zélandais ont saisi plusieurs voitures de luxe, dont une Rolls Royce Phantom. Et quelque 11 millions de dollars néo-zélandais (6,83 millions d'euros) ont été gelés sur des comptes bancaires.