Les jeunes déroutent les recruteurs

Les recruteurs sont de plus en plus déroutés par la vision du monde du travail de la nouvelle génération.
Les recruteurs sont de plus en plus déroutés par la vision du monde du travail de la nouvelle génération. © Maxppp
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avec Laurie Madile , modifié à
ENQUETE - Les directeurs de ressources humaines ont de plus en plus de mal à les embaucher.

Le constat peut étonner à l'heure où la crise sévit encore. Les directeurs de ressources humaines (DRH) ont, semble-t-il, de plus en plus de difficultés à recruter des jeunes. C’est en tout cas ce qui ressort d’une enquête TNS Sofres - Europe 1. 26% des DRH ont dit percevoir un manque d'expérience des candidats, et à pourcentage égal, un manque de motivation.

Ce phénomène correspondant à l'arrivée sur le marché du travail de la génération "Y". Des jeunes âgés de 15 à 31 ans qui conçoivent le travail d’une manière bien éloignée de celle de leurs parents.

D'abord la vie privée

Interrogée par Europe 1, Julie, 24 ans, illustre cette génération. Elle refuse de mettre sa vie privée entre parenthèses. Après un BTS commercial, la jeune femme a choisi de travailler comme employée de banque à Paris. Un poste avec des horaires souples et qui lui permet d’avoir du temps pour elle. En somme, un choix de vie, plus qu’un choix de carrière. "On ne vit pas pour travailler, on travaille pour vivre. Quand je vois des gens qui n'ont que ça, après ils rentrent chez eux, ils dorment, ils reviennent travailler. Pour moi, ce n’est pas ça la vie", a-t-elle jugé.

"Il y en a qui à 50 ans ne savent toujours pas quelles sont leurs passions. Ils ont des frustrations, moi ce n’est pas comme ça que je vois ma vie", a ajouté Julie.

Le travail des recruteurs compliqué

Une vision qui aujourd’hui bouleverse les codes de l’entreprise. Des jeunes plus individualistes, habitués à travailler de chez eux et très à l’aise avec les réseaux sociaux. De quoi dérouter les recruteurs, comme l’a raconté à Europe1 Stéphane Roussel, directeur des ressources humaines de Vivendi.

"On cherche des entrepreneurs, des personnes prêtes à apporter une valeur ajoutée dans l’entreprise, donc quelqu’un qui va nous questionner sur le temps, les tâches à remplir, ça inquiète toujours un petit peu. Effectivement, il y a ce défaut de temps en temps de parler du dessert avant l’entrée, et donc de poser des questions sur son confort personnel avant de savoir ce qu’on attend d’eux", a-t-il constaté.

Et pour mieux saisir les attentes de cette jeune génération, de nouveaux ateliers de formation pour DRH ont vu le jour. Une cinquantaine ont été organisés ces derniers mois.