Les Boeing 787 interdits de vol

Les Etats-Unis ont pris la décision d'interdire de vol les Boeing 787 après des problèmes de batterie rencontrés par l'avion.
Les Etats-Unis ont pris la décision d'interdire de vol les Boeing 787 après des problèmes de batterie rencontrés par l'avion. © MAXPPP
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Frédéric Frangeul avec AFP , modifié à
Les Etats-Unis ont pris cette décision après plusieurs problèmes de batterie sur cet avion.

L’INFO. C’est une décision rare et un nouveau coup dur pour Boeing. L'aviation civile aux Etats-Unis a interdit de vol jeudi les Boeing 787 Dreamliner dans le monde entier. Cette décision intervient après une série d'avaries sur son appareil vedette notamment au Japon, où l'enquête se concentre sur les batteries de l’appareil. L’interdiction pourrait durer des semaines.

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Cloués au sol. La flotte mondiale d'une cinquantaine de Boeing 787, dont 24 exploités par les compagnies japonaises, est ainsi immobilisée sine die. Avant cette décision radicale, l'autorité fédérale de l'aviation (FAA) américaine avait la première ordonné mercredi aux six Boeing d'United Airlines de rester au sol. Cette annonce a conduit le ministère japonais des Transports à faire de même pour les 17 appareils d'All Nippon Airways (ANA) et les 7 de Japan Airlines (JAL). Les autorités n'autoriseront pas les Dreamliner à redécoller tant que les batteries ne seront pas jugées sûres.

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Une série d’incidents. Mercredi matin, un Dreamliner d'ANA avait dû atterrir d'urgence à Takamastu à cause d'une alarme signalant la présence de fumée et une odeur forte à bord en provenance de la batterie.  Il s'agit du deuxième incident ce mois-ci impliquant une batterie au lithium-ion après un autre problème la semaine passée à Boston sur un appareil de JAL, entraînant des fuites d'électrolytes inflammables, des émanations de chaleur et de la fumée, selon la FAA. Outre les deux incidents de batterie, cinq autres avaries se sont produites sur des exemplaires japonais du dernier-né de Boeing en deux semaines.

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Des batteries défectueuses ?  Au Japon, les enquêteurs dépêchés par le Bureau de l'aviation civile et la Commission de sûreté à Takamatsu se concentrent également sur l'examen de la batterie, fabriquée par la société japonaise GS Yuasa, et intégrée dans un ensemble électrique conçu par le groupe français Thales. "La batterie montre des anomalies visibles à l'oeil nu, mais le système électrique est complexe et exige d'autres investigations", a précisé le vice-ministre des Transports japonais.

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Des anomalies pointées du doigt. "Une surchauffe peut être occasionnée par l'installation électrique et non provenir d'un défaut de la batterie", a expliqué de son côté Tatsuo Nishina, spécialiste des batteries à l'université de Yamagata. De fait, "si le dispositif est conçu par des gens qui ne connaissent pas précisément le mécanisme des batteries lithium-ion, cela peut causer des problèmes", insiste cet expert.

Boeing calme le jeu.  Face à cette succession de revers, le PDG de Boeing Jim McNerney s'est voulu rassurant. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires dans les jours à venir pour rassurer nos clients et les voyageurs sur la sûreté du 787 et pour que ces avions reprennent leur service", a réagi M. McNerney dans un communiqué publié après la décision des autorités américaines. "Nous avons confiance dans le fait que le 787 est sûr", a-t-il martelé.

La Bourse s'inquiète. Boeing pourrait risquer gros si les problèmes de son 787 "Dreamliner" continuaient alors que le constructeur américain a placé cet avion innovant et économe en carburant au centre de sa stratégie. L'action du groupe a terminé mercredi à Wall Street en baisse de 3,38% à 74,34 dollars et était encore en nette baisse dans les échanges électroniques après la clôture. "Nous pensons que l'attention des investisseurs va naturellement se porter vers les scénarios du pire", même s'ils ne sont pas les plus probables, prédit même la banque Barclays dans une note.