Le FMI prépare l'après-DSK

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avec Isabelle Ory, correspondante à Bruxelles, et agences , modifié à
Le FMI n'a pris aucune décision sur le sort de DSK, mais, en coulisses, sa succession est déjà évoquée.

Le FMI a décidé, lors de son conseil d'administration lundi à Washington, ... de ne rien décider. Sur l'affaire DSK, "le FMI et son conseil exécutif continueront à suivre l'évolution de la situation", a indiqué dans un communiqué la porte-parole de l'institution, Caroline Atkinson. Pourtant, le tribunal pénal de Manhattan a refusé une demande de mise en liberté provisoire déposée par l'avocat de Dominique Strauss-Kahn et a ordonné son placement en détention préventive.

La succession de Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds monétaire international (FMI) n'est pas encore officiellement ouverte. Mais, en coulisses, les grandes manœuvres ont bien déjà commencé. L'Allemagne a ainsi fait valoir lundi la prérogative de l'Europe de conserver ce poste stratégique. Le FMI, qui a indiqué qu'il restait "pleinement opérationnel", devait par ailleurs réunir son conseil d'administration pour évoquer le cas de son Directeur général. Les Etats-Unis se sont, eux, dits "confiants" dans la capacité du Fonds monétaire international à fonctionner de façon "efficace".

"Je pense que le FMI va s'assurer qu'il y ait toute la continuité possible", a déclaré lundi sur la radio américaine Marketplace, l'ancien économiste en chef du FMI, Simon Johnson. Néanmoins, "quelle que soit la façon dont se dénoue cet épisode, il est devenu indéfendable pour le FMI de garder Strauss-Kahn à sa tête", estime Eswar Prasad, un autre ancien fonctionnaire du FMI.

Pas de chaise vide

Si Dominique Strauss-Kahn a réussi par son charisme et son expérience à redonner au FMI un rôle central dans la finance mondiale depuis son arrivée à la tête du Fonds en 2007, le scandale dans lequel il est aujourd'hui empêtré pourrait avoir des conséquences irréparables même s'il est blanchi des accusations portées contre lui. Le directeur général du Fonds monétaire international, dont la nomination à Washington avait été soutenue en 2007 par Nicolas Sarkozy, ne pourra pour commencer pas participer au sommet du G8, les 26 et 27 mai à Deauville, et sans doute pas non plus à celui du G20 début novembre à Cannes.

Pas question de laisser la chaise de DSK vide : voilà le mot d'ordre international. Dès lundi après-midi, c'est le numéro deux du FMI, John Lipsky, qui a représenté l'institution à la réunion des ministres des Finances européens, à Bruxelles. Il assurera l'intérim à la direction générale tout au long de l'absence de Dominique Strauss-Kahn. Pour remplacer DSK, le nom de Christine Lagarde circule déjà. La ministre française de l'Economie, qui participait à la réunion de Bruxelles, n'a pas commenté la rumeur.

Qui pour le remplacer ?

Avant son inculpation dimanche, le bruit courait que Dominique Strauss-Kahn, dont le mandat expire en septembre 2012, prévoyait de quitter le FMI pour présenter sa candidature à la l'élection présidentielle française de 2012. Mais des responsables du FMI confient qu'ils avaient à peine commencé à lui envisager un successeur.

Les pays émergents, Brésil en tête, ont d'ores et déjà annoncé qu'ils chercheraient à bousculer le statu quo selon lequel la direction du FMI revient traditionnellement à un Européen, tandis que la présidence de la Banque mondiale revient à un Américain.

Dimanche soir, afin d'éviter que les marchés ne s'emballent, les Européens s'étaient dépêchés d'affirmer que l'affaire DSK n'aurait pas de conséquence pour la zone euro, encore fragilisée par la crise. Le FMI est "une grande institution", "toujours capable de fonctionner", a encore martelé Wolfgang Schaüble, ministre allemand des Finances.

 

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