La croissance revient timidement, assure l'Insee

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Olivier Samain et Alexis Toulon
BONNE NOUVELLE - Avec 0,7% de croissance sur l’année, l’Insee confirme que l’économie française repart, mais moins vite que ce qu’avait annoncé le gouvernement.

L’Insee a publié mardi les prévisions de croissance de la France pour l’année 2014. Bonne nouvelle : la croissance est bien de retour. Mauvaise nouvelle : elle ne décolle pas autant que ce qu'espère l'exécutif. En effet, l’institut table sur une croissance annuelle de 0,7%, quand le gouvernement confirme miser sur 1%. Plus grave, la France fait figure d’exception, la reprise s’annonçant assez franche chez plusieurs de nos voisins européens.

Ca redémarre, mais n’accélère pas. L’Insee rassure le gouvernement en annonçant que le deuxième trimestre sera meilleur que le premier. En effet, la croissance avait été nulle entre janvier et mars. Elle atteindra 0,3% en avril et juin. Et continuera tranquillement à ce rythme les deux trimestres à venir. Verdict : la France devrait connaître une croissance annuelle de 0,7%. Assez loin du 1% sur lequel Bercy a basé ses objectifs de réduction des déficits et insuffisante également pour enrayer la montée du chômage. L’Insee estime que celui-ci devrait toucher 10,2% de la population active à la fin de l'année.

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Une activité trop faible pour relancer la croissance. La croissance repose sur plusieurs facteurs : la consommation, l’investissement, les dépenses publiques et la balance commerciale (le solde des exportations et des importations). Mauvaises nouvelles : les entreprises restent timides dans leurs investissements (+0,2% au deuxième et troisième trimestres, +0,3% au quatrième), même si le ministre des Finances y voit "les premiers effets du CICE". De plus, la construction pénalise fortement l’investissement total. Le pouvoir d’achat des ménages s’améliore légèrement (+0,7%), mais insuffisamment pour relancer la consommation. Les exportations quant à elles restent modérées, minées par un euro fort, alors que les importations coûtent cher, poussées par un baril de pétrole au prix élevé. De plus, la politique d’austérité menée par le gouvernement l’empêche de donner un coup de pouce à l’économie française.

La reprise est à nos portes. Italie mise à part, la croissance est bien de retour en Europe. Si Michel Sapin assure que "la croissance au deuxième trimestre va redémarrer sur un rythme équivalent à celui de la zone euro", la comparaison s’arrête la. Au Royaume-Uni la croissance annuelle pour 2014 devrait atteindre 2,8%, en Allemagne 2,1%, celle de l’Espagne 1,3%, la zone euro étant à 1%. Dans le reste du monde, les Etats-Unis devraient connaître une progression du PIB de 2% et le Japon de 1,5%. La France devra donc encore attendre son tour pour laisser la crise dans son dos.  

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