La conférence sociale n'a pas convaincu

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Frédéric Frangeul avec agences , modifié à
Cette réunion n'a notamment pas permis de déminer le terrain de la réforme des retraites.

L’INFO. Le gouvernement a conclu vendredi la deuxième conférence sociale en lançant une concertation sur la réforme des retraites et un plan pour l'emploi, mais les syndicats sont déçus, voire en colère. De son côté, le patronat, tout en saluant la méthode, s'est inquiété sur les retraites.

Dans son discours de clôture, Jean-Marc Ayrault a axé son propos sur la lutte contre le chômage. Sur les retraites, sujet qui a suscité de vives polémiques pendant la conférence, il s'est borné à annoncer qu'il lancerait lui-même la concertation le 4 juillet qu'il espère "dense, riche et sincère".

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La CGT déçue. Les grandes centrales syndicales sont sorties de ce grand raout en affichant leur mécontentement. Particulièrement remonté, le secrétaire général de la CGT Thierry Lepaon a dit "ne pas regretter" d'avoir appelé à une mobilisation en septembre sur les retraites, et s'est dit déçu par le "manque d'annonces concrètes" du gouvernement "en matière de salaires, du pouvoir d'achat et de droits à la retraite". Le plan sur les emplois vacants est à ses yeux une "opération de communication".               

 Un "rendez-vous manqué". Le chef de file de FO Jean-Claude Mailly, qui tout au long de la rencontre a insisté sur l'inutilité de cette "grand-messe", a lancé comme une boutade : "Je retourne dans le monde réel". La présidente de la CFE-CGC Carole Couvert a aussi évoqué un "rendez-vous manqué". "C'est une grosse déception. (...) ce n'est pas d'un coup de baguette magique qu'on va inverser la courbe du chômage", a-t-elle lancé.

"Manque d’élan". De son côté, le chef de file de la CFDT, Laurent Berger, a fustigé le manque "d'élan et d'effectivité" du plan gouvernemental sur l'emploi, même s'il y a vu "des choses intéressantes". Il avait plus tôt réclamé des "propositions précises" et des "objectifs chiffrés". Sur les retraites, il a regretté de ne pas "y voir clair", mais dans une critique voilée sur la méthode des syndicats contestataires, il a dit: "Vu la gravité de la situation de notre pays, aucun acteur ne peut rester dans le commentaire".

Seules la CFTC et l'Unsa avaient une appréciation positive et sans bémol de la rencontre.

Le Medef partagé. De son côté, le patronat a salué la méthode de dialogue. Laurence Parisot a évoqué samedi matin sur Europe 1 une conférence "très utile".  Elle reste toutefois été très critique sur le dossier des retraites appelant une nouvelle fois à un report de l'âge légal de départ et un allongement de la durée de cotisation. Elle a aussi reproché au gouvernement de ne pas oser un rapprochement public-privé.

Parisot : le "grand mensonge" des retraitespar Europe1fr

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Et maintenant ? Après la rencontre avec Jean-Marc Ayrault, c’est la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine qui prendra la main pour consulter les partenaires sociaux dans l'espoir de faire "émerger des lignes de rassemblement". Mais au final le gouvernement décidera seul et présentera un projet de loi en septembre.