La baisse des prix des fruits et légumes fragilise les agriculteurs

Les producteurs de fruits et légumes avaient rendez-vous lundi avec Stéphane Foll, pour trouver une solution.
Les producteurs de fruits et légumes avaient rendez-vous lundi avec Stéphane Foll, pour trouver une solution. © MAXPPP
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Pascal Berthelot avec
Les producteurs français sont en alerte et le gouvernement prévoit un renforcement des contrôles des camions espagnols.

Les beaux jours ne sont pas encore arrivés pour les maraîchers. La consommation de fruits et légumes est en baisse de 10% par rapport à l'été dernier, selon les syndicats. Et le prix auquel on achète leur produit diminue également.

Les prix dégringolent. Les producteurs vendent en effet la tomate à seulement 70 centimes le kilo, contre 1,10 euro l'an dernier. Idem pour le melon : il coûte 80 centimes, contre également 1,10 euro l'an dernier payé au producteur. La pêche nectarine, enfin, est aujourd'hui achetée 1,30 euro le kilo, contre 1,50 euro l'an dernier. Des montants qui peuvent paraître dérisoires, mais qui ont anéanti les revenus estivaux des producteurs, contraints de vendre à perte.

Le Foll propose une aide… Les producteurs avaient rendez-vous lundi avec Stéphane Foll, pour trouver une solution. Le ministre de l'Agriculture a, d'abord, promis une aide financière pour les maraîchers qui perdraient trop d'argent cet été. Mais il ne dévoilera pas le montant et la date de versement avant la mi-septembre, date à laquelle il a prévu une nouvelle rencontre.

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© REUTERS

Et un renforcement des contrôles espagnols. Le ministre a également promis de renforcer les contrôles sur les camions de fruits et légumes en provenance de l'Espagne, qui n'ont souvent aucun prix sur leurs bons de commande. Dans ce genre de cas, le prix est en effet souvent fixé après la vente, ce qui 'est illégal. Et en acceptant de procéder de la sorte, les producteurs espagnols laissent plus de marges de manœuvre aux distributeurs. Et ceux-ci ont tendance à tirer les prix vers le bas.

"Il y a sur les marchés, chez les grossistes, des prix qui arrivent sans facture. Et c'est inacceptable. C'est pourquoi nous faisons des contrôles. Sur les 150 contrôles que nous avons fait, il y eu 10 verbalisations", a fait savoir Stéphane Foll, au micro d'Europe 1 lundi.

"Nous ne sommes pas dans la brasserie". "On est à moitié satisfait. On attend du concret", tranche Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France. "Si à la rentrée, on essuie une fin de non recevoir par rapport à notre 'Origine France', à notre savoir-faire, on agira", poursuit le représentant. Et d'asséner : "il est inadmissible que la distribution fasse toujours pression sur le producteur pour avoir des prix toujours plus bas. Nous ne sommes pas dans la brasserie permanente".