La TVA sociale pour sauver des emplois?

Nicolas Sarkozy a dévoilé dimanche soir ses plans sur la hausse de la TVA.
Nicolas Sarkozy a dévoilé dimanche soir ses plans sur la hausse de la TVA. © MAXPPP
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avec Martial You , modifié à
LA POLÉMIQUE DU JOUR - Les économistes sont partagés sur cette TVA anti-délocalisation.

Quels seront les effets de la TVA sociale annoncée dimanche soir par Nicolas Sarkozy ? Les entreprises vont se partager un pactole de 13 milliards d’euros et un salarié français coûtera à peu près le même prix qu’un salarié allemand. Pour Christian Saint-Etienne, économiste, c’est un élément "absolument décisif". "Cela peut permettre de créer de l’ordre de 200.000 à 300.000 emplois", mais pas tout de suite : il faudra attendre "un horizon de deux ans à deux ans et demi", a-t-il expliqué sur Europe 1.

"Les Allemands l’ont fait, ça a bien marché, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire en France", relève-t-il. Mais certains sont moins optimistes. Un rapport de l’Insee table ainsi sur 50.000 emplois sauvés dans les trois ans à venir. Car la mesure, mise en place dans une période de ralentissement, voire de récession, fonctionne moins bien. Et le chiffre de 50.000 emplois sauvés est à rapporter aux 100.000 emplois détruits chaque année dans l’industrie.

Impact limité sur les prix

Du côté des prix, Nicolas Sarkozy fait le pari que l’impact sera limité. Pour les fabricants, la pression est déjà forte et la hausse de la TVA ne touchera pas la plupart des produits alimentaires. L’augmentation devrait rester modérée dans les autres secteurs, comme ce fut le cas en Allemagne. Outre-Rhin, la hausse de 3 points de la TVA n’avait débouché que sur 0,6 points en plus sur les prix. En France, la hausse pourrait donc n’être que de 0,3 points.

Les produits d’épargne seront eux aussi taxés, notamment les contrats d’assurance-vie et les placements en actions, mais le livret A devrait être épargné. Pour Thomas Chalumeau, économiste de la fondation Terra Nova, proche du PS, interrogé par Europe 1, l’épargne, "grande gagnante du quinquennat", demeure privilégiée. Le chef de l’Etat "s’oriente vers une taxation des revenus du capital", une "façon d’enrober les choses sur le plan politique". Et au final, résume l’économiste, la vraie annonce en termes de prélèvement, "c’est 13 milliards d’euros d’imposition supplémentaire sur les consommateurs".