L'avenir de Lejaby se joue mercredi

Une centaine de salariés de Lejaby ont exprimé leur colère à Lyon dans la Cour des Voraces, lieu emblématique de la révolte des canuts.
Une centaine de salariés de Lejaby ont exprimé leur colère à Lyon dans la Cour des Voraces, lieu emblématique de la révolte des canuts. © Reuters
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Assiya Hamza , modifié à
Le tribunal de commerce de Lyon choisira un repreneur pour le fabricant de lingerie mercredi.

C'est sans doute leur dernier espoir. Les 450 salariés de la société de fabrication de lingerie Lejaby, placée en liquidation judiciaire le 22 décembre 2010, sauront mercredi à 16h00 laquelle des deux offres de reprise a été choisie par le tribunal de commerce de Lyon. La décision qui devait initialement être annoncée lors d'une audience mardi a été repoussée de 24 heures. L'ultime épisode d'un long feuilleton social et judiciaire. Europe1.fr fait le point.

L'histoire de Lejaby. L'histoire de Lejaby commence en 1930. Gabrielle Viannay  fabrique des soutiens-gorges dans l'arrière salle du cinéma de Bellegarde, près de Lyon. Le succès est immédiat. Au milieu des années 60, Lejaby devient le deuxième fabricant de lingerie française et se tourne vers l'international.

Aujourd'hui, le siège du groupe se trouve à Rillieux près de Lyon, où sont employées quelque 250 personnes. Sur les quatre sites de production, Bourg-en-Bresse, Bellegarde-sur-Valserine et Le Teil en Ardèche, seule reste l'usine d'Yssingeaux, en Haute-Loire. Lejaby sous-traite désormais sa production au Maghreb, essentiellement en Tunisie.

En 2008, Lejaby a été racheté par le groupe autrichien Palmers Textil auprès de l'Américain Warnaco pour 45 millions d'euros.

La série noire des plans sociaux. Des 653 postes existant en 2010 en France, seuls 450 perdurent en 2012. En avril 2010, 197 postes ont été supprimés.

Le 23 décembre 2011, la société a été placée en liquidation judiciaire avec poursuite de l’activité jusqu’au 20 janvier.

En 2003, l'entreprise Lejaby avait déjà fermé trois usines en Rhône-Alpes et licencié 225 salariés pour délocaliser notamment en Tunisie.

Qui sont les repreneurs ? Alain Prost, ex-dirigeant de l'italien La Perla, associé à Isalys, est l'un des candidats en lice. Il prévoit de conserver 194 personnes au siège situé à Rillieux, en Rhône-Alpes mais entend fermer le site d’Yssingeaux "dont la distance avec le siège de rhodanien Rillieux induit de lourds frais de port", précise Le Progrès.

L’autre offre émane d'un spécialiste de la lingerie de nuit basé à Millau dans l'Aveyron : la PME Canat. Elle prévoit de garder la moitié des 93 employés d’Yssingeaux, ainsi qu’une centaine de salariés à Rillieux sur les 250, soit 170 personnes au total.