L’EPR, ce n’est pas pour tout de suite

© Reuters
  • Copié
Europe1.fr (avec agences)
EDF a annoncé un retard de 2 ans pour son réacteur nucléaire de Flamanville.

La nouvelle est tombée vendredi. Le réacteur nucléaire de troisième génération EPR de Flamanville ne sera pas mis en service avant 2014. EDF a annoncé que le projet avait deux ans de retard par rapport à la date prévue initialement. Ce n’est pas une surprise : les retards avaient été évoqués par la presse et les syndicats depuis plusieurs mois.

Le coût du projet avait jusqu'ici été estimé à quatre milliards d'euros, EDF l’évaluant même à 3,3 milliards d’euros. Il a finalement été revu à la hausse par EDF à 5 milliards d'euros.

Après cette annonce, le PDG d’EDF, Henri Proglio, doit être reçu vendredi à 16h30 par le Premier ministre, François Fillon.

Plus de personnel

Le principal retard concerne le bâtiment du réacteur, a assuré Jack Tord, coordinateur CGT sur le site. Le syndicaliste souligne que l'EPR de Flamanville "est un prototype mais (que) le retard est aussi consécutif à des prévisions qui étaient ambitieuses". Selon lui, en raison de ces retards, les effectifs sur le chantier - initialement prévus à 2.300 et de 3.000 actuellement - "devrait atteindre 3.500 à la fin de l'année ou au début de l'année prochaine".

Zoom sur l’EPR

Le réacteur nucléaire de troisième génération EPR a été développé dans le cadre d'une coopération franco-allemande, au lendemain de l'accident de Tchernobyl. Utilisant la technique déjà éprouvée des réacteurs à eau sous pression, l'EPR s'est vu assigné comme objectif d'être à la fois plus sûr et plus compétitif que ses prédécesseurs.

Conçu pour une durée de vie de 60 ans - contre 30 à 40 ans pour les réacteurs précédents -, il est plus puissant - avec 1.650 mégawatts - et a un meilleur rendement que les réacteurs actuels, selon ses concepteurs. Il consomme, à production constante, 17% de combustible de moins qu'un réacteur de 1.300 mégawatts et génère 30% de déchets radioactifs en moins, toujours d'après ses concepteurs.

Le premier chantier de construction d'un EPR a été lancé en Finlande en 2005, par Areva le concepteur du projet. Un seul EPR est en chantier en France (à Flamanville, dans la Manche), et deux dans le sud de la Chine, à Taishan. La construction d'un deuxième EPR français à Penly, en Seine-Maritime, a été annoncée en février 2009.