"Hollande ne vient pas en examen à Bruxelles"

Dans une interview exclusive à Europe1, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, est revenu mercredi sur la visite de François Hollande à la Commission, une première depuis 1997 pour une chef d’État français.
Dans une interview exclusive à Europe1, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, est revenu mercredi sur la visite de François Hollande à la Commission, une première depuis 1997 pour une chef d’État français. © EUROPE 1
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avec Jean-Pierre Elkabbach , modifié à
INTERVIEW E1 - Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est revenu sur la visite du chef de l’État.

Le rendez-vous. "François Hollande ne vient pas en examen, devant des juges. L'Europe n'est pas une puissance étrangère. L’Europe, c'est nous tous, les États membres et les institutions." Dans une interview exclusive à Europe1, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, est revenu mercredi sur la visite de François Hollande à Bruxelles. Le chef de l’État va rencontrer les 27 commissaires européens, une première depuis 1997 pour un président français. Il viendra plaider pour des mesures favorisant la croissance, tout en s'employant à convaincre sur sa capacité à réformer la France pour assainir ses finances. Politique agricole commune (PAC), économie numérique, politiques industrielles, stratégie énergétique ou encore guerre au Mali seront également au menu des débats.

>>> Comment José Manuel Barroso juge-t-il la France à l'aune de cette rencontre ? Il a répondu sur notre antenne.

Sur le déficit français. Au sujet du délai de deux ans accordé à la France pour arriver à 3% de déficit, l'un des thèmes majeurs qui seront abordés lors de cette visite, José Manuel Barroso prévient : il sera conditionné "à un programme crédible de la France pour des réformes. Depuis 20 ans, la France a subi une perte de compétitivité." "La France a fait, depuis 2009, des efforts importants, très sérieux, de réduction de déficit. Il faut que ça continue. Pensez-vous que les Français sont satisfaits que l’État consacre plus de budget à rembourser la dette que pour l’Éducation ?", s'est interrogé le président de la Commission européenne. José Manuel Barroso plaide donc pour une "relance ciblée de la croissance" mais cela passe par "le retour de la confiance", et donc, "l'assainissement budgétaire".

Sur l'Union bancaire. En ce qui concerne l'Union bancaire, autre thème majeur de la visite de François Hollande, José Manuel Barroso assure qu'elle est "pratiquement sur le point d'être appliquée", malgré les réticences de l'Allemagne. Le président de la Commission européenne se dit par ailleurs, de manière générale, partisan de "plus d'Europe politique". Il conclut : "l'Europe ne compte que si elle est plus unie. Quand on regarde des géants comme la Chine ou les États-Unis, il est évident que la France ou même l'Allemagne seules n'auront pas le poids, la capacité, d'avoir une influence décisive sur les évènements".

Sur la France en générale. "Il y a, en France, pays que j'admire beaucoup, parfois une mentalité très négative par rapport aux opportunités du monde contemporain, à la mondialisation", a estimé José Manuel Barroso. "Être contre la mondialisation, c'est cracher contre le vent. Quand le président François Hollande vend je ne sais plus combien d'Airbus en Chine, c'est quand même excellent non ? Il y a des marchés en train de croître, c'est une opportunité".